Quelques jours à peine après la sortie de Lightbringer, les Rival Sons ont investi un Olympia plein à craquer pour un show sold out depuis des semaines. Très attendus par le public parisien qui se languissait de les revoir sur scène depuis leur précédent passage à l’Olympia en novembre 2019, les Rival Sons ont livré un spectacle magistral, d’une intensité émotionnelle rare. Du Rock à l’état pur. C’était beau. Et Best était là. On vous raconte.

Mots : @Zi.only.Caro, Photos : Florian

Quand il arrive sur scène vêtu d’un pantalon pattes d’eph rouge et d’un gilet assorti, collier indien autour du cou, Jay Buchanan a tout d’un love gourou des seventies. Il est le prédicateur du Rock et ses fidèles déjà conquis attendent avec ferveur d’entendre sa voix. Il est suivi de près par Scott Holiday, toujours classieux avec sa moustache impeccable et ses belles guitares old school. Je ne vais pas vous faire une chronique mode mais ces deux-là ont une classe folle, et Rival Sons en live, c’est une expérience qui se vit, tant au niveau visuel que sonore et émotionnel. Une aventure qui vous transporte dans un road trip Rock au milieu du désert californien. Ce n’est pas par hasard qu’ils sont considérés comme le meilleur groupe de classic Rock de cette dernière décennie. Accueillis sur la scène de l’Olympia par un tonnerre d’applaudissements et de cris de joie du public fébrile qui attend sa dose de Rock, ils ont l’air visiblement très heureux d’être de retour.

Ascenseur émotionnel

Et c’est parti pour deux heures d’un live incroyable qui démarre avec l’énergie d’un « Do your worst » et de « Electric man » qui enflamme l’Olympia. Le plancher bouge, la foule tape dans les mains et chante à l’unisson le refrain de « Sweet life » pour aider Jay Buchanan qui se plaint de sa gorge, scande spontanément « Can we bring it up » pendant « Pressure and time » sans vouloir s’arrêter… L’intensité est là et l’émotion aussi, décuplée par 4 ans d’attente. À plusieurs reprises Jay s’arrête pour écouter le public, ouvre les bras pour recevoir l’énergie de la foule, la renvoyant ensuite quand il impose ses mains dans notre direction. Il a enlevé ses mocassins et chante pieds nus pour mieux ressentir les vibrations de la scène.*

Musicalement c’est parfait et les 5 compères semblent prendre autant de plaisir à jouer que le public en a à les regarder faire. Le batteur Michael Miley va nous gratifier d’un solo de plusieurs minutes, permettant à Jay d’aller s’hydrater et Scott Holiday s’en donne à cœur joie sur ses guitares, de riffs imparables en solos virtuoses. De balades bouleversantes en hymnes rock puissants comme « open my eyes », les Rival Sons nous emmènent dans un ascenseur émotionnel musical. Sur « Shooting stars », le public reprend « my love is stronger than yours” et enchaîne les couplets sans vouloir s’arrêter… et c’est Jay qui s’arrête de chanter et les musiciens de jouer pour nous laisser chanter, visiblement surpris d’entendre tout l’Olympia à capella pendant plusieurs minutes. Si les Rival Sons ne sont pas bavards, on le sait, Jay ce soir va beaucoup remercier le public de l’énergie et de l’émotion qui lui parviennent. “ Paris you are incredible, you are giving us so much love…”

Pendant un “Too Bad” magistral, Jay Buchanan donne toute la mesure de son talent et de sa voix sublime, entre force et fragilité, cette voix saturée et tellement maîtrisée, qui se brise lorsqu’il chante « now you miss me, so much… and that’s too bad ». Je regarde autour de moi et les virils barbus qui m’entourent ont les deux mains sur la poitrine et les yeux humides, toute la salle est suspendue à cette voix et à cette émotion palpable, tellement forte et tellement belle… un moment qu’on aimerait infini. Tonnerre d’applaudissements. Le concert finira sur « keep on swinging » pour nous recharger une dernière fois en énergie Rock avant de se quitter. “Paris, you are so special to us. We love you so much Paris.” Tout pareil. On vous aime les Rival Sons. Revenez vite.