Les Suédois sont de retour avec LoveCop!

Un nouvel album à leur image : bondissant, bien rock, et bourré de second degré ! À l’occasion de leur passage à Paris, j’ai rencontré la moitié du fantastique quatuor du grand Nord : Hannes, le guitariste, et Per, le batteur, qui m’ont parlé du chemin parcouru depuis leurs débuts, des festivals survoltés aux concerts sold out!

Interview et photo : Caro @Zi.only.caro pour Best Magazine.


Un cinquième album et bientôt 15 ans d’existence pour Royal Republic ! Le temps passe vite !

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Hannes : On était tous les 4 à l’académie de musique de Malmo, en Suède. Le projet de départ, c’était de devenir professeurs de musique. Adam (le chanteur) a décidé que ce n’était pas fait pour lui et nous a proposé de monter un groupe. On avait des cours en commun et c’est comme ça qu’on s’est rencontrés.

Per : Moi je jouais du triangle, et c’est là que je me suis dit que ce n’était pas pour moi ahaha !


Et comment se sont passés vos débuts en tant que groupe ? C’était un long fleuve tranquille ?

Per : Beaucoup d’étudiants de cette école montaient des groupes en se disant, c’est bon, on a étudié la musique, on est des professionnels, on sait de quoi on parle… et ça ne marchait pas. Nous, on ne voulait pas avoir cette étiquette de groupe sorti de l’école. On avait peur d’être catalogués au début. Aujourd’hui, on a pris confiance, on s’amuse et on s’autorise bien plus de choses qu’avant !

Hannes : En plus, les labels voulaient des groupes avec des histoires à la Motley Crue, des scandales qui feraient la une des magazines ! Ils nous avaient même proposé de nous faire venir à Stockholm avec le mot d’ordre de tout casser et de saccager notre chambre d’hôtel, genre « allez-y, lâchez-vous, jetez le mobilier par la fenêtre, démontez un bar, on aura des images, ce sera rock ! » Mais ce n’est pas nous du tout… on est polis et bien élevés, nous… on est Suédois ! Hahahaha ! Donc merci mais non merci. On aurait eu l’air stupide en plus…


Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de monter sur scène un jour, ou de faire du rock ? Un artiste ? Un évènement particulier ? Une rencontre ?

Hannes : J’ai commencé le piano classique à 6 ans et quand j’ai découvert Kurt Cobain à l’adolescence, ça a changé ma vie. J’ai convaincu mes parents de me laisser abandonner le piano et de m’acheter une guitare électrique. Nirvana a été le début de tout.

Per : Moi j’ai découvert que je pouvais être à l’aise et bon sur scène grâce à un spectacle de danse hip-hop de mon école vers l’âge de 7 ans. Intuitivement, j’avais le rythme, je bougeais, je dansais… J’avais des paroles et des mélodies qui me venaient en tête et c’est là que j’ai compris que j’avais un talent naturel pour la musique.


Vous aviez déjà une idée définie de ce que serait le style de Royal Republic quand vous avez commencé à jouer ensemble ?

Per : Nos influences étaient très claires ! Lors des premières répétitions, on était tous d’accord sur le fait qu’on voulait prendre le meilleur des 4 groupes qui étaient nos préférés : Danko Jones, The Hives, Franz Ferdinand, et Gluecifer. Le côté dansant de la rythmique était ce qui nous importait le plus. On voulait faire un rock pêchu qui fasse danser les gens et leur donne envie de bouger et de s’amuser… au fur et à mesure, on a défini ce qui nous plaisait vraiment et on a trouvé notre son ! On a aussi pris la liberté d’explorer les genres, ajouter des sons pop ou disco si on en a envie, sans rester enfermés dans un genre musical bien défini. Si le public n’est pas en train de headbanger et de danser en même temps, c’est qu’on n’a pas bien fait notre boulot !


Vous y arrivez très bien ! LoveCop est une mine de tubes hyper dansants avec des mélodies imparables. Et quand vous êtes sur scène, l’énergie est communicative ! Tout le monde a le sourire et danse du début à la fin !

Hannes : Merci, c’est le plus beau compliment qu’on puisse nous faire ! Une fois, on s’est retrouvés dans un festival métal où notre agent avait réussi à nous placer. Il y avait des gros barbus avec des casques de viking et des t-shirts Cannibal Corpse dans le public… on se demandait s’ils allaient nous lancer des trucs à la figure et en fait, ils étaient tous en train de danser pendant notre set et de se marrer ! On a eu de super retours après ça !


Comment se passent vos sessions en studio ? Vous arrivez avec des titres et des idées abouties ou bien vous jouez ensemble ?

Per : On écrit tout à l’avance, souvent séparément, puis on se retrouve pour échanger sur nos idées et généralement, on se connaît assez bien pour aimer ce qu’on se propose. Quand on arrive en studio, c’est qu’on sait où on va et potentiellement, les chansons sont déjà suffisamment abouties et répétées pour pouvoir les enregistrer rapidement. Mais c’est le moment où la production arrive, écoute une seule fois et dit « j’aime pas trop cette partie, change-ci, change-ça… » Parfois, c’est un peu frustrant mais c’est leur boulot et on leur fait confiance.

Hannes : Mais on a passé 6 mois sur ces chansons et tu me dis en cinq minutes qu’il faut changer des trucs ? Ha c’est pas si facile parfois… on aimerait bien être un groupe qui rentre un studio et qui jam et improvise et enregistre un disque mythique en trois jours mais on est studieux et organisés. Toujours ce côté suédois…


Vous avez sorti un album incroyable avec des versions country de vos chansons il y a quelques années. D’où est venue cette idée saugrenue ?

Per : On nous a demandé de faire une version acoustique de Walk pour une session radio, mais ça ne fonctionnait pas avec cette chanson et en testant l’acoustique sur d’autres chansons, on en est venus à faire un truc bluegrass country et quelqu’un nous a dit « est-ce que vous pouvez faire un set de 60 minutes avec des versions country ? » On l’a fait et on s’est tellement amusés à le faire que c’est devenu un album et puis une tournée.

Hannes : Et une tournée sold out partout, c’est ça le plus dingue ! C’est que nos fans, qui sont des fans de rock à la base, se sont tous jetés sur cette tournée country. Et bon, peut-être qu’ils ne savaient pas ce qu’ils allaient voir sur scène en fait ahaha mais c’était tellement marrant qu’on a intégré depuis quelques versions country à notre set rock en live.


Vous avez un sens du style unique avec vos tenues assorties entre les complets vestons à paillettes ou les blousons en cuir avec les colliers de perle… Qui parmi vous choisit le style et les tenues ?

Per : Ce qui est bien, c’est qu’on est assez d’accord là-dessus aussi. On a toujours eu envie de sortir des clichés des groupes de rock avec des gros bras tatoués et des t-shirts alors on a testé le costume à paillettes, le smoking, et pour le collier de perles avec le perfecto, c’est Adam, le frontman, qui a commencé à en porter un pour casser le côté hyper viril du blouson en cuir… et on a décidé de tous faire la même chose.

Hannes : Et quand on s’est retrouvés sur la scène de ce festival métal avec nos colliers de perles et nos cuirs, Adam a eu cette réplique énorme… Il s’est adressé à cette foule de gros balèzes barbus et il leur a dit « vous savez ce qu’il faut comme couilles pour venir sur scène ici avec un collier de perles ? » Hilarité générale. Il les a conquis avec une phrase !


Est-ce que vous avez un autre souvenir de punchline ou une anecdote mémorable à me raconter ?

Hannes : Une anecdote ET une punchline de fou ! Quand on a sorti notre premier album, on nous comparait beaucoup à The Hives, qui étaient les grands patrons du rock en Suède depuis un moment déjà. Et ça nous tracassait un peu de savoir que dans notre propre pays, on se faisait traiter d’aspirants Hives, même si on les adorait évidemment. Un jour, on se retrouve sur une soirée à laquelle ils participaient aussi et on avait beaucoup parlé de ça entre nous, de cette comparaison constante. Pendant l’aftershow, je vois Pelle, le chanteur des Hives, accoudé au bar et je me dis que je vais aller lui demander ce qu’il en pense directement. Je me présente et je lui demande s’il trouve qu’on essaye de leur ressembler en vrai ? Et là, il me regarde avec un petit sourire et un clin d’œil et il me dit « Mais est-ce que TOUS les groupes ne veulent pas ressembler à The Hives ? » C’était la vanne parfaite.


Merci les gars pour ce voyage dans le temps en votre compagnie !

Per : Merci à toi de nous avoir emmenés dans les souvenirs et pour les bons retours sur LoveCop !

Hannes : Rendez-vous au Zénith le 16 novembre alors !


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L’album LoveCop est disponible sur toutes les plateformes ainsi qu’en vinyle et en CD !

Et découvrez le clip de LoveCop !