RED ROWEN & The MADCHESTER

(Inouie Distribution)

Le groupe de Saint-Brieuc nous balance un brûlot sonore ! Il y a  quelques (rares) pauses musicales plus cool… Surtout, les musiciens sont d’attaques pour ces claques sonores, du rock très énergique, et ce, dès le début avec « Motorhigh » et « PJ Song ». Ils ont grandi avec le rock’n’roll, le rock garage, et un style punk rock comme Iggy Pop & The Stooges, New York Dolls, Ramones… au rock grunge, Black Keys ou BRMC… « Wonder Woman » ou « Dance With Me » sont des chansons enthousiasmantes. Une chouette ritournelle (5), « The Other Side », est justement l’autre face musicale tranquille du gang. « Outlander » surprend également par des belles mélodies folk rock. Et, ça repart sur les chapeaux de roues : « Babylon » tout aussi entraînant (que les premiers titres), un rock boogie sautillant ! (Les pogoteurs sont bienvenus devant la scène). C’est un périple musical « Underground » en Angleterre, ou via NY et le Velvet… Le rock en français est à l’honneur sur « Regarde seulement » (une facette à creuser, je pense, et à développer avec des textes dans la langue de Molière). Sur « Tchik Tchik Tchick Tchik », amour de cœur et des riffs, c’est passionnément électrique ! Nous sommes achevés sur « Kill Your Enemy », qui met sur les rotules, mais restons debout et dansons avec eux. On reste amis aussi, j’espère. Une longue vie rock à RED ROWEN & The MADCHESTER !


THE SUPERSOUL BROTHERSBY THE WAY

(Dixiefrog Records / PIAS)

Une formation du sud-ouest qui swingue en soul music, funk rock, et rhythm’n’blues, le tout saupoudré de jazz. En place depuis 2015, la formation est connue dans l’hexagone (Jazz à Marciac, Pause Guitare Festival…), à noter qu’ils ont été sur scène pour le Final Four de l’International Blues Challenge (IBC) à Memphis !

À l’écoute de ce troisième album, ils ont encore des bonnes références d’inspirations : Otis Redding, James Brown, Wilson Pickett, Tower of Power… Le chanteur David Noël vibre et vit ces musiques aux racines noires, avec autant de feeling que le guitariste Pierre-Antoine Dumora, du bassiste Ludovic Timoteo, du batteur Olivier Pelfigues, plus le tromboniste Julien Suhubiette et le claviériste Julien Stantau. Le tout, accompagné d’une remarquable voix, celle de Miss Claire Rousselot-Paillez. J’imagine en concert, ils doivent faire lever le public rapidement ! En attendant, découvrez ce chouette disque avec ses douze titres : BY THE WAY !

NB : THE SUPERSOUL BROTHERS = à Paris, le New Morning, le lundi 3 juin


AYNSLEY DUNBARBLUE WHALE

(A BYG PRODUCTION)

Super catalogue que le label BYG propose avec des rééditions remastérisées en 33 tours et en CD. Cet album du batteur Aynsley DUNBAR (enregistré en 1970) est une perle ! Il a joué avec le gratin, de John Mayall, à Jeff Beck, Zappa, Journey, Jefferson Starship, Lou Reed, Ian Hunter, Bowie, Whitesnake… ! Revenons à ce disque, il fusionne trop bien du rock au jazz et psychédélisme. Nous sommes à l’avant-garde de cette période musicale si riche. « Willing to fight », écrit et chanté par Paul Williams (Yarlett). Il a une  voix exceptionnelle. Paul est passé chez Alexis Corner, John Mayall, Zoot Money, et il sera la future voix de Tempest, d’Allan Holdsworth group, et de Colosseum : un must ! Ansley est bien entouré : Tommy Eyre, aux claviers, Ivan Zagni et Roger Sutton (guitaristes), Peter Friedberg (bassiste), Charles Greetham (sax), Edward Eeay-Smith (trombone). Du rock blues et des incursions jazz entrainantes. Sur « Willie The Pimp », les textes et la musique sont de Frank Zappa (album Hot Rats). Est-ce Captain Beefheart ou est-il si bien imité par Paul Williams au chant (on doute presque)… Une grande cavalcade musicale, un clin d’œil à la chanson « Constipation Blues » (de Screamin’ Jay Hawkins), c’est bien halluciné tout ça (cf. ces guitares à foison !). Sur un tempo de Coltrane « A love Supreme », « It’s Your Turn » :  l’improvisation est de mise, le jazz se marie gaiement avec le rock psychédélique… Un feeling énorme durant « Days », un gospel profond, émouvant. Paul est impressionnant. « Going Home » est tout aussi envoutant. Une riche réédition à écouter et à réécouter !


Daevid Allen & Gilli Smyth GONGMagick Brother

(A BYG PRODUCTION)

Daevid Allen, de Soft Machine à Gong, c’est une belle continuité musicale. Dans ce premier album Gong (1969), c’est du psychédélisme qui s’ouvre à nous. Entre Soft Machine des années 66/67/68 et Syd Barrett / Pink Floyd, les liens musicaux sont évidents vers GONG qui décolle de sa planète (cf. « Glad to sad to say, Chainstore Chant – Pretty Miss Titty, Ego »…). Daevid (chant, guitare, basse) avec sa compagne Gilli Smyth (rires, voix délirantes), livrent un aspect de paix, de bonheur et de fraternité. Ils sont entourés de Didier Malherbe (flûte, Sax), les contrebassistes : Dieter Gewiffler, Earl Freeman et Barre Phillips, Rachid Houri (tabla, batterie). Remarquons la présence de la fille de Gilli : Jasmin au chant. Quelques pistes de choix : « Ego » une chanson à boire de marin cosmonaute intemporel ! « Gong song » est le côté plus électrique et jazz débridé, loin de tout purisme… Un classique de cette période « 5 & 20 Schoolgirls », qui annonce un style inimitable (ou des styles !). Gasp : cette belle « planerie » : « Cos You Got Green Hair » merveilleuse à souhait. Cadeau pour cette réédition : deux titres bonus (leur premier 45 tours) : « Est-ce que je suis ? » (garçon ou fille). Et, l’hallucinant « Hip Hypnotise You », un grand final en délire ! Gong is one and one is you ! La suite lysergique arrive…


DAEVID ALLENBANANA MOON

(A BYG PRODUCTION)

1971 : Daevid retrouve Robert Wyatt, le génial claviériste Gary Wright (de Spooky Tooth), Didier Malherbe et Christian Tritsch (bassiste) de Gong, Pip Pyle (batteur), Nick Evans (trombone), Gerry Fields (violoniste), Archie Legget (bassiste), Maggie Bell  et Barry St-John : aux voix.  Le contenu est plus rock (presque and roll) limite punk avec « It’s The Time of Your Life » ! Sur « Memories » de Wyatt-Hopper, on vogue vers des incursions psychédéliques (forcément), et via la musique prog’ de l’école de Canterbury (Soft Machine, Caravan…). Des moments de grâce ! « All I want is out of here », aussi allumé que style Captain Beefheart ! « Fred le poisson » (et la frite sur son épaule) drôle de menu folk, une chanson décalée… Clin d’œil à Kevin Ayers : « White Neck Blooze / Codein Coda », des belles vocalises de Maggie Bell, un slow unique pour un final de barge ! Plus électrique, du rock sur « Stoned Innocent Frankenstein ». Free rock, free jazz, « And His Adventures In the Land Of Flip », ils ont dû bien se fendre la gueule en studio. Terminus, pour cet énorme délire, par un cantique : « I am a Bowl »… GONG reviendra la même année avec le fameux album « Camembert électrique » !