L’impératrice de la new wave française est revenue
au printemps dernier avec Alive ( avec son projet Melano Soyoc ) , pour reconquérir
un trône qu’elle n’a jamais vraiment abandonné…

Mellano Soyoc / Photo : Jean Christophe Belier

Il y eut un temps où le rock français ne faisait pas rire grand
monde et surtout pas nos voisins, d’ordinaire plus friands de
nos cépages que de nos riffs de guitare. Sans aller jusqu’à
régner sur l’Europe, Taxi Girl, Trisomie 21 et Marquis de
Sade eurent le mérite, au tournant des 80s, de faire oublier
les sordides années yéyés. Plus punk que les Allemands, plus
électro que les Britanniques, et probablement décomplexée
par un Jean-Michel Jarre qui s’était déjà chargé de placer la
France sur la carte du monde musical, la new wave tricolore
parvint à labelliser un son et s’imposa même comme une
troisième voie entre les des deux mastodontes du genre.
Cependant, peu d’artistes le firent avec autant d’aplomb que le
duo nancéen KaS Product, composé de l’irremplaçable Spatsz
et de l’inoubliable Mona Soyoc.
En seulement trois albums – invariablement cultes –, les
deux compères pionniers de l’electroclash ont posé les
jalons de ce que l’on n’appelait pas encore la french touch.
Las, KaS Product ne survivra pas aux années 80. Sans doute
étaient-ils trop cyniques pour la candeur bariolée des 90s.
En revanche, cyniques, nos contemporaines années 20 2.0
le sont bien assez pour l’univers sombre de Mona Soyoc.
Spatsz malheureusement décédé en 2019, c’est aux côtés
de l’hyperactif Olivier Mellano que la Franco-Américaine
nous revient avec Alive, album apocalyptique et donc
particulièrement moderne. L’artiste est en
tournée pour rappeler à ceux qui l’ignoraient que le rock n’est
pas mort.

Kevin Letalleur