Une salle deux ambiances ! 2 espoirs de la nouvelle scène française sont venu voir le public du Nord alors ça donne quoi ?
C’est à peu prêt comme ça qu’on aurait pu définir les choses en effet, si la programmation est génial du à la qualité des 2 groupes, on peut quand même se dire que c’était le grand écart ! Alors oui rassuré vous, c’était une superbe soirée. Avec un public assez nombreux, malgré le froid.
Le bal s’est ouvert avec MOUNDRAG, qui arrive d’un autre temps, pattes d’eph, cheveux long et favorites. L’orgue et la batterie à l’unisson, comme les voix, c’est impressionnant on ne sent aucun lead dans le groupe mais juste une putain de belle harmonie, sur l’insta il y a marqué qu’ils sont frères, je veux bien le croire, tant ils sont complices. C’est chill et décontracté dans l’attitude, sauf que musicalement ça charbonne, ce groupe connait son affaire. Tout est nickel et spontané à la fois, ils veulent vous faire venir dans leur monde, et ils y arrivent, et pourtant je ne suis pas sensible à ce style, je n’ai pas d’accroche avec ce genre, et ma culture dans cet esthétique musical à maintes fois était refréné par un côté trop poseur, qui a usé ma patience. Mais là c’est 2 aficionados et ça change tout à mes yeux. Le claviériste a un côté peaceful et fédérateur, ce mec vient juste de tomber d’une pub des 70’s et on l’a foutu sur scène, il est hyper charismatique et bouge bien. Le batteur ce permet des fantaisies se tourne vers le public, à moitié en le séduisant à moitié en frimant avec un second degré admirable, je me suis vraiment amusé à le regarder, j’avais l’impression de regarder Peter Gabriel période Genesis avec son coté exalté. Bref quand on voit Moundrag sur scène on se dit qu’à 2 ça suffit. Ils vont aller loin, on le sait déjà tous, j’y retournerai avec plaisir et je vous encourage vivement à y aller également.
Pour Guadal Tejaz c’est une ambiance bien différente qui nous attend, malgré une décontraction un brin je-m’en-foutiste, ici pas de tenu de scène, un t-shirt du label un t-shirt du merch et puis c’est marre. C’est un set rentre dedans, très abrupte, la voix a ce je ne sais quoi, proche de David Byrne ou Fred Schneider, il y a ce coté incantatoire que j’adore. Un rouleau compresseur d’émotion dû à toutes les influences que je perçois Talking Heads forcément, mais également Viagra Boys, après ne vous attendez pas à une copie, c’est très éloigné quand même, mais si je devais résumer les choses à un profane, je donnerais ça comme exemple, et allez écouter l’album c’est encore mieux pour vous faire une idée.
On est beaucoup à danser et la communion se fait de plus en plus avec le groupe, les titres s’enchainent avec maîtrise, c’est vraiment hypnotique, car les musiciens sont totalement dans leurs univers, et ils excellent passant d’un instrument à l’autre en fonction des besoins, ils bougent bien comme un seul homme, c’est chouette à voir. Il n’y pas de séduction on ne va pas chercher le chaland, mais le groupe se livre totalement, il est généreux avec une certaine pudeur, et c’est vraiment ce qu’on attend à ce moment là, ils ont su poser une ambiance qui était à la mesure de l’événement. Donc c’est vraiment un sans faute, foncez les voir.
Alors pour résumer c’était un beau pari cette soirée 2 supers groupes aux antipodes l’un de l’autre. Et ça à fonctionné pour le publique dans son ensemble. Au final merci au grand mix pour ce beau moment, pour le son de qualité ! Les consos qui ne coutent pas un bras, le personnel accueillant avec tout le monde, merci pour tout en gros !
Brian