C’est ma deuxième expérience live avec Dead Chic. Cette fois, c’est au Backstage BTM à l’occasion de la release party de leur 1er EP studio “The Venus Ballroom”. Alors confirmation de mon excellente impression ? Bien sûr ! Et c’est même un sacre à mes yeux  car les Dead Chic viennent se loger dans le panthéon de mes artistes préférés. Retour sur ce concert qui nous à tous laissé pantois !

S’il m’a fallu autant de temps pour sortir cette chronique, c’est qu’elle est tellement dithyrambique que ça me gêne presque. Mais bon je le pense alors allons-y ! C’est la deuxième fois que je vois le groupe, je ne suis donc pas vraiment inquiet. Et d’ailleurs, l’interview que je fais avec le groupe juste avant qu’il rejoigne la scène montre qu’Andy ne l’est pas beaucoup plus. Il dit clairement que dans Dead Chic tous les musiciens sont des tueurs, “oui on est sacrément bon” annonce-t-il en se tournant hilare vers Damien le guitariste qui, à ces mots, explose littéralement de rire. On pourrait se dire que c’est une arrogance toute anglaise, comme celle des Gallagher. Mais là non, les choses sont dites avec une certaine candeur, et avec toute l’admiration que le chanteur a pour le reste de son groupe. 

Puis, le concert commence et l’intensité est immédiate. Pas de répit avec Dead chic. De suite le groupe s’impose à nous. Tous les membres sont à leur affaire, il y a ce batteur réservé (Rémi) que je n’ai même pas vu monter sur scène mais qui blast ces rythmes au travers de nos artères coronariennes, avec son jeu limpide, presque jazzy par moment. Il y a également ce jeune claviériste déjà fou (Mathis), qui a la moitié de mon âge mais dont la maturité musicale est exceptionnelle. Un Rimbaud Farfisa tout le temps amusé. Je me demande ce qui lui passe par la tête quand je le vois sur ces machines, en sortir un son aussi émouvant. Forcément, il y a Andy, qu’on ne peut pas manquer en fait. Il est magnétique et plastronne avec brillo. Avec son allure racée, on dirait un croquis de torero de Picasso. Il déborde de charisme avec son regard d’acteur habité. Et il y a Damien, ce guitariste dont la tête se déforme au gré de ses émotions, avec ces yeux de grand gamin ému. Le son qu’il tire de son instrument est inspirant, un son en cinémascope avec un grain vintage. Ils sont entiers, et par moment Andy s’agenouille pour laisser briller ses acolytes, on sent le respect qu’ils ont les uns envers les autres. Et ça touche le public, qui rentre totalement dans leurs univers. 

La musique quant à elle est bien écrite, elle ne souffre d’aucun manque. Mais c’est son interprétation qui lui fait atteindre des sommets. Elle est rock, quoique au final ne baignerait-elle pas dans un bain de soul dans son inspiration profonde, entre Janis Joplin’s  Amy Winehouse ou Chk Chk Chk pour le côté déglingué. Tout est brillant et l’heure de set passe en un éclair, alors que nous ne connaissons que quelques titres, aucune lassitude. Dead Chic est sans nul doute sur scène ce que j’ai vu de mieux depuis des années. Et quand on les voit, on prend une petite claque de réalité. On se dit qu’on est bien content d’être là, juché sur nos deux petites pattes à les regarder . À ne pas avoir le besoin vital d’être sur scène et de cracher tout ce qui est en nous. Ils sont beaux ces mecs, mais très peu pour moi. Je ne veux pas de leurs vies, mais les écouter et les voir s’exprimer. Dead Chic est un vrai groupe, une vraie bande d’artistes, qui est là parce que c’est vital pour eux, et c’est devenu assez rare. Ici rien ne ment, c’est brut et c’est beau. Rendez-vous service, allez les voir en concert. 

Hodbert Florian