Présentation :

Mi-homme mi-mogwaï, Palem Candillier écume les rues de New York avec son projet electro L’Ambulancier, trafique la playlist RTL2 au sein du groupe de reprises Les Reines du Baal et écrit des livres sur des albums qu’il ne déteste pas (« Nirvana – In Utero », « The Beatles » chez Densité). Conférencier rock et titulaire d’un doctorat en riffs appliqués, son style est vintage mais sa curiosité est intacte.

crédit photo : Angéla Dufin-Bauchais

BEST TOP 2023 :

Zaho de Sagazan – La Symphonie des Éclairs

Je ne m’attendais pas à être autant obsédé par un album en ce début 2023, et encore moins par un album de pop française, qui se montre ici sous un jour plus singulier et inattendu. On a dit de Zaho de Sagazan qu’elle empruntait à Brel et Barbara sous une patine 80s : c’est vrai, mais on oublie d’ajouter que La Symphonie des Éclairs est un album joliment construit, qui évite le syndrome du mid-tempo permanent en infusant une electro parfois plus vengeresse et un sens de la ritournelle textuelle simple et limpide. “Les garçons”, “Tristesse” et “Mon inconnu” : des tubes d’une autre galaxie. Même tout ce qu’on pourrait appeler des tics ou des défauts n’a fait que gonfler ma fascination pour ce disque romantique et fort, juvénile et synthétique. 

Bat Sabbath – Masters Of Duality

J’ai bien écrit “Bat Sabbath” car il s’agit ici d’un EP de reprises par les coreux canadiens de Cancer Bats qui m’a accaparé plusieurs semaines. Le quatuor de Toronto, qui tourne depuis un moment sous cette deuxième identité de cover band pour compléter ses fins de mois non sans réussite, a mis en ligne cette année une poignée de morceaux enregistrés pendant un livestream. Humour et gros niveau technique à la clé, pour un hommage expéditif et vibrant à l’équipe d’Ozzy et de Tommy Iommy. Quand mon groupe de hardcore préféré interprète un groupe 70s que j’apprends, enfin, à apprécier et digger, autant vous dire que le timing fait mouche.

Trent Reznor & Atticus Ross – TMNT Mutant Mayhem Soundtrack

On ne se refait pas : l’annonce d’un nouveau film d’animation Tortues Ninja était déjà un événement pour moi, mais qu’en plus la bande originale soit confiée aux maîtres des sonorités indés et tordues, là je risquais l’arrêt cardiaque. Je n’ai pas été déçu : Trent et Atticus captent l’ambiance NYC néo-vintage (smartphones VS 8-bits) de cet univers graphique fun mais exigeant avec un mélange parfait de… fun et d’exigence. Aux attaques martiales et indus qui illustrent à merveille l’urgence des chevaliers d’écailles et de vinyle se succèdent des plages plus phasantes, gorgées de synthés à la Hot Miami et de blips-bloups ludiques qui construisent un Manhattan entre deux époques. Le contrat narratif est complètement rempli.