Présentation :

Ouvrier polyvalent multimédia à La Grosse Radio depuis 2015, zonage récurrent entre les espaces interlopes de l’underground marseillais, passion-association et jobs qui paient mal. Plus intéressé par les groupes indés jouant devant 8 personnes un lundi soir que par l’idée de revoir Paul McCartney au Vélodrome, je trouve globalement que le premier album était mieux.

Crédit photo : Thomas Sanna

BEST TOP 2023 :

Meule – Beau Red

La grosse claque de l’année, c’est celle que Meule dépose bruyamment sur la joue du monde, et c’est en live qu’elle a pris son élan : le show du trio est parfaitement rodé, superbement écrit, passionnant à écouter mais aussi hyper enthousiasmant à regarder. Deux batteries face à face partageant une même grosse caisse, un type sur une estrade jouant d’un immense synthé modulaire penché vers le public (niquer son confort de jeu pour que le show puisse go on, c’est le sacrifice rock’n’roll), et avec ça des tartines de charisme… Il y a à voir et à manger – et qu’est-ce qu’on se mange, bouya.

It It Anita – Mouche

On se sent comme Mouche, le toutou de la pochette, à l’écoute de cet album : enveloppé dans le son, bien en sécurité sous les nappes de saturation, content d’être gratouillé là où ça gratouillait, mais en même temps, prêt à descendre dans la rue à tout moment pour rejoindre la meute, aboyer avec It It Anita, renverser les poubelles, mordre les vieilles dames et chier sous les abribus.

Madmadmad – Behavioural Sink Delirium

Avec le succès que le trio a rencontré en 2022, on pouvait s’attendre à un album plus facile d’accès : il n’en est rien, Behavioural Sink Delirium est bizarre exactement comme il faut, basé sur ce genre de groove qui ne te laisse jamais tranquille, dans une tradition no-wave passée au blender pour en faire un smoothie. De la musique de robots jouée par des humains. Le son et la méthode d’enregistrement donnent l’impression d’être dans la cave avec le groupe qui jamme à deux heures du matin, ça danse, ça perche, ça fait des guilis dans le ventre, et surtout ça se relance dès que c’est terminé.

Facs – Still Life In Decay

Still life in Decay donne une appétence sévère et mystérieuse pour le café réchauffé au micro-ondes, on pourrait en boire une quantité quasi létale, assis sur une chaise près de la fenêtre, à regarder les nuages ne pas bouger du tout.

Death Valley Girls – Islands In The Sky

Le contre-poison parfait à Still Life in Decay : Islands in The Sky, de la soul jouée beaucoup trop fort, des mélodies solaires et du mysticisme en prêt-à-planer. Un quatrième album qui fait passer un vrai palier aux Death Valley Girls, et qui enveloppe l’auditeur dans l’une de ces couvertures toutes doudou, sous lesquelles on ne porte rien d’autre qu’un maillot de bain un peu flashy parce qu’en entendant What Are The Odds, on sait que le printemps n’est jamais VRAIMENT si loin que ça.