Après deux EP dont les campagnes de promotion auront été trollées par un virus chinois, Les Bandit Bandit – fort d’un butin remarquable : un album 11 :11 à la saveur XL ont savouré de pouvoir postillonner rage et sueur une Maroquinerie confinée volontaire.

Maëva et Hugo flanqués de leur section rythmique en embuscade arrivent en terrain conquis après une première partie – Michèle et les garçons – qui sait s’attirer la sympathie du public.

Un peu trop vite surnommés The Kills français, une influence revendiquée, les deux Bandits vont fièrement assumer leur filiation à la variété française.  C’est sans doute le meilleur hommage qu’ils pouvaient rendre à leur idole Kurt Cobain et son Quiet/Loud : entrer en scène sur « Histoire d’un amour » de Dalida pour décoller immédiatement la peinture avec « Curseur », convoquer l’infernal « Maux » après avoir repris « La Ballade de Jim » de Souchon avec une certaine cohérence : le duo chante le vivre vite sans mourir jeune comme James Dean.

Citons aussi le « Bonnie and Clyde » de Gainsbourg et plus inattendu le « Ring of Fire » de Johnny Cash comme autant de cookies à tremper dans le magma sonore du groupe.
Alors oui, reprendre Gainsbourg c’est bien – quoique désormais un peu conventionnel – mais on suggérera pour le prochain show de reprendre plutôt son « Serpent qui danse » ; car en guise du bâton baudelairien, c’est autour du micro que la jeune femme se transforme en reptile, disons un cobra cracheur qui ondulerait sensuellement au son des riffs d’Herleman.

Les grands moments du show sont « Point de Suture », un formidable « Toxique Exit » et « Pyromane », où Maëva, interprète tout un couplet portée par son public.

Entre deux chansons, le tigre redevient un chaton terriblement attachant peut-être un peu trop ? Il fut parfois déstabilisant de passer du registre de la femme fatale à celui d’une adorable gaffeuse option « La Chèvre ».  Mais c’est finalement cohérent, tout est double chez ces deux-là qui montent sur scène le jour anniversaire de la disparition de Fred Chichin. Une carrière à la Rita Mitsouko les attendrait ? Oui… C’est comme ça…

Bruce Tringale