Il y a 7 ans, l’album Thread avait permis à quelques amateurs éclairés de découvrir une nouvelle pépite de la scène française, originaire de Saintes en Charente-Maritime. Théo, Ben et Max déboulaient alors sans prévenir avec un rock survitaminé et savamment destructuré qui allait amener les spécialistes à classer le combo dans la case math-rock. Un comble pour un groupe qui ne semble rien calculer mais tout faire à l’instinct, ce qui lui réussit plutôt bien. Ceux qui les ont déjà vus en concert pourront en témoigner, la main sur le cœur et la larme d’émotion à l’œil. Après Breathe In/Out en 2019 et l’excellent projet Park (2022) en collaboration avec Frànçois Marry (Frànçois & The Atlas Mountains), le trio revient avec Veil, troisième album qui lève définitivement les incertitudes quant au fait que Lysistrata a tout pour être un grand groupe. Si le premier titre, “Tangled in the Leaves”, prend les accents nirvanesques période In Utero, les autres morceaux explorent une multitude d’autres atmosphères plus enivrantes les unes que les autres, aux références plus ou moins marquées, comme “Acid To The Burn” qui évoquera à certains Fontaines DC alors que “Trouble Don’t Last” lorgnera plutôt du côté de Shame et de The Murder Capital. Le tout sans aucune concession à leurs propres convictions musicales. On en prend plein les yeux jusqu’à l’éblouissement et plein la tête jusqu’à l’étourdissement. Avec cet album, l’équation à une inconnue est désormais résolue : les élèves ont dépassé leurs maitres.
Sortie le 1er mars, Vicious Circle Records
Xavier Martin