Alors que s’achève une tournée qui a mené Tarah Carpenter et sa bande Tarah Who du Canada en Floride en première partie des punks de The Exploited, Best revient sur une interview réalisée pendant la dernière édition du Hellfest. On y avait causé rock au féminin, nouvel album… et barbus !
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Best : Il y a deux ans tu étais ici au off du Hellfest et Tarah Who était un power duo 100% féminin. Cette année tu as franchi les portes de l’enfer avec trois nouveaux membres dans ton groupe… dont deux barbus ! Il s’est passé pas mal de choses en deux ans, raconte !
Tarah : Oui il y a deux ans la formation était différente… J’ai recruté pas mal de monde depuis : une guitariste américaine terrible et… deux barbus c’est vrai haha ! On est loin du « full girly » d’il y a quelques années. Quand mon ancienne batteuse est partie, j’ai décidé de m’entourer de gens avec qui j’avais déjà collaboré auparavant et dont j’appréciais les qualités musicales et humaines. J’ai recontacté Ash (basse) que je connais depuis longtemps, Lisa (guitare) et Niko (batterie) qui avait aussi bossé avec moi il y a dix ans. Un groupe mixte avec une femme sur le devant de la scène, ce n’est pas si commun, c’est vrai, mais ça fonctionne ! Cette fois-ci on est à l’intérieur du Hellfest et c’est une grande fierté !
Niko (batterie) : Il reste encore un petit step à passer avec la cathédrale à franchir, mais c’était une expérience de ouf ! Merci à Alex Saba de M&O de nous avoir permis d’être là !
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Tu es partie aux États-Unis il y a quelques années pour vivre ton rêve de musique. Tu trouves qu’aujourd’hui la France est un peu plus prête à accueillir le Rock au féminin… mais avec des barbus ?
Tarah : J’ai l’impression, oui ! Je vois en Europe ou ailleurs des groupes de potes indépendantes qui commencent à bien tourner aussi et font de grosses scènes, parfois en première partie de groupes masculins c’est vrai, mais parfois en tête d’affiche aussi ! Ça bouge ! On en parle, on se soutient beaucoup entre groupes de filles… et c’est vrai que les filles sont beaucoup plus représentées et valorisées aujourd’hui dans le Rock qu’il y a quelques années en arrière !
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Tu viens de sortir un nouvel album produit par Alain Johannes qui a travaillé en tant que guitariste, réalisateur ou producteur avec des groupes comme Queens of the Stone Age, Chris Cornell, Eagles of Death Metal, PJ Harvey, Arctic Monkeys ou plus récemment Des Rocs… et son univers matche bien avec le tien tout en amenant un son plutôt nouveau. C’est une nouvelle étape de ton évolution ?
Tarah : À la base je voulais travailler avec une femme et puis au fur et mesure que j’écrivais les chansons je me suis dit que cela correspondait au son qu’Alain pourrait produire. Je lui ai demandé si il était dispo pour travailler sur le projet. Je ne voulais pas attendre qu’il rentre aux États-Unis, et comme on tournait pas mal en Europe à ce moment, on a réussi à caler deux sessions d’enregistrement, une à Lisbonne et une à côté de Barcelone. Au départ il devait produire l’album et finalement c’est devenu une vraie collaboration entre nous. Au-delà de son mix qui est très important, il a amené beaucoup de choses à la guitare. Je suis très fière de cet album et je ne le dis pas souvent. Il y a un vrai cap que j’ai l’impression d’avoir franchi.
Ash (basse) : Ce n’est pas la première fois que j’enregistre avec Tarah. Et j’ai trouvé qu’il y a eu une vraie évolution sur cet album par rapport aux précédents. C’est Tarah qui écrit et qui compose les démos complètes, guitare, voix, même sur les lignes de batterie et de basse elle sait ce qu’elle veut. Il y a déjà un mood et l’émotion qu’elle a envie de transmettre dans ce qu’elle propose et Alain a su garder l’esprit et être le plus fidèle possible à ce qu’il avait entendu dans la démo de Tarah. Je n’ai jamais vu un producteur aussi investi dans le respect d’une intention créative tout du long du process d’enregistrement.
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Il a compris ce que tu voulais et il t’a aidée à aller où tu le souhaitais…
Tarah : Oui, exactement. Il voulait garder ce côté brut dans mon son. Si jamais il y avait une imperfection à l’enregistrement, il faisait exprès de tout garder pour que le morceau soit vivant. On entend plein de trucs, mais ce côté rock n’en n’est que plus fort et intense. Et à l’écoute je retrouve l’émotion que j’ai ressenti à l’enregistrement…
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Cette magnifique pochette et cet artwork, il y a une histoire derrière ?
C’est une photo de Brian Downie qui nous accompagne en tant que photographe depuis quelques temps et documente les live et la tournée avec l’adjonction d’un travail graphique de ma pote Angie qui était une fan de Tarah Who avant de devenir une amie. Elle est designer graphique et elle a réalisé plusieurs pochettes et logos depuis des années. Le brief c’était : y en a marre de se battre contre l’industrie de la musique, mais c’est ce que je fais depuis des années… et c’est pour ça que je me bats sur la pochette contre des requins dans un univers futuriste.
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Merci pour cette interview, je te souhaite plein de succès avec ce nouvel album et au plaisir de vous revoir tous au Hellfest de l’autre côté de la Cathédrale alors !
On va tout faire pour ! Merci à toi et à Best pour le soutien !
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Retrouvez Tarah Who sur Instagram @tarahwho
L’album The Last Chase est disponible sur toutes les plateformes et sur @pavement_music
Promo et RP par @moofficeagency
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Interview et photos par Caro @Zi.only.Caro pour Best-Magazine
Photo d’ouverture par @brian_downie_photographer