Cette fille magnifique à la blonde chevelure qui virevolte dans les airs alors qu’elle headbang au-dessus d’un ventilateur, vêtue d’une robe de princesse à paillettes et d’un harnais SM, c’est Sun ! Une voix cristalline et mélodieuse qui s’envole avant de terminer en cri guttural venu des tréfonds de son âme, un growl death metal enragé porté par les riffs puissants qu’elle joue sur sa guitare. Entre pop et métal. Entre douceur et violence. Brutal Pop.

Quand Sun me rejoint, je la repère de loin avec ses cheveux blonds qui dépassent de sa capuche. Sa doudoune noire une fois enlevée révèle une robe de princesse pailletée aux manches bouffantes, féérique apparition dans la grisaille parisienne. Le ton est donné. La princesse destroy n’est pas un personnage de scène, Sun EST une princesse destroy, une artiste authentique à l’univers riche et complexe, un ange qui passe de la lumière aux ténèbres en un grattement de cordes de sa Fender. Retour en arrière aux origines de la Brutal Pop. Sun qui s’appelle alors Karoline, grandit en Allemagne, élevée par sa mère qui chante le week-end dans les bals ou les restaurants. « Ma mère dit que j’ai commencé à chanter avant même de parler. J’ai grandi entourée de musique et d’instruments. J’ai perdu mon père très jeune et j’étais une enfant un peu à part, j’aimais les univers et les choses assez sombres, j’étais timide mais j’avais des choses à dire ». Sun insiste déjà pour porter ses robes de princesse même à l’école, quitte à être considérée par les autres enfants comme la fille bizarre… alors sa mère l’encourage à affirmer sa différence plutôt qu’essayer de la faire rentrer dans le moule de la très conservatrice société allemande. « J’ai découvert Courtney Love en regardant une chaine qui diffusait des clips le soir. Et quand je l’ai vue, je me suis immédiatement identifiée à elle. Elle ne s’excusait pas d’être comme elle était. Au contraire, elle gueulait sa révolte. Sans elle, je n’aurais jamais pensé à prendre une guitare. »  À l’époque Sun prend des cours au conservatoire avec un professeur bavarois et moustachu dont l’enseignement austère et rétrograde a tôt fait de la dégoûter du piano. Sa mère lui achète alors sa première guitare électrique et lui apprend à jouer. Immédiatement, Sun se met à écrire des paroles. Le décor était posé et Karoline allait commencer l’improbable voyage qui allait l’amener à devenir Sun, autrice, guitariste, chanteuse à la voix aussi unique que son univers. « C’est une histoire horrible qui m’a amenée à découvrir ma voix. J’avais 13 ans, j’habitais en Forêt Noire et je marchais pour rentrer chez moi. Je me fais agresser par un énorme type qui me saute dessus. Le gars m’avait plaquée au sol, ça se passait mal, et d’un coup ce cri terrible est sorti de moi, tellement fort et violent que ça a projeté le mec en arrière… ça m’a donné le temps de m’enfuir. J’ai ressenti ce cri dans tout mon corps, comme une énergie brute qui s’échappait. C’est après ça que j’ai commencé à m’intéresser au cri. Je voulais comprendre ce que j’avais en moi, et surtout comment m’en servir. » Après cet épisode douloureux, Sun explore les musiques de plus en plus extrêmes et rejoint un groupe de métal dans lequel sa voix hors du commun s’exprime. L’enfant prodige se produit pendant 2 ans dans des concerts sous l’œil bienveillant de sa mère qui veille sur sa princesse rock. Et à 15 ans Sun arrive en France où tout change. Fini la notoriété. Tout est à refaire. De rencontres en projets, Sun se fait connaître, enchaîne les collaborations et gagne ses galons. Elle se fait repérer en 2013 avec the Voice, joue dans des comédies musicales à succès, et se produit sur scène sous le nom de Karoline Rose… C’est là qu’elle décide de prendre le nom de Sun, en hommage à son père décédé. Dan Lévy (The Do) avec qui elle collabore alors, lui suggère d’assumer son identité sur la scène de Rock en Seine où elle est programmée en 2017. « Il m’a donné le bon conseil au bon moment : arrêter les projets qui m’emmenaient loin de mon univers. Je devais m’affirmer. Je suis Sun et je fais de la Brutal Pop ». Après 2 EP qu’elle produit et réalise, Brutal Pop et Brutal Pop 2, Sun tourne avec Shaka Ponk dont elle assure les premières parties et prépare un album. Une artiste sombre et solaire, une révélation à découvrir absolument.

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Textes Caro @Zi.Only.Caro, Photo AlexPixelle

En concert tout l’été sur de nombreuses scènes d’Europe !