Metallica, de Jim McCarthy & Brian Williamson – Editions Robinson -17.99€

Un article de BRUCE TRINGALE

C’est le groupe de tous les records : de longévité bien sûr, de disques vendus et de vitesse sur le manche : Metallica. En fait, le groupe de métal le plus célèbre au monde, tour à tour adulé et raillé, parfois les deux à la fois mais toujours très fort, avec la malédiction la plus flagrante sur ses bassistes, de toute l’histoire du rock.

De leur ramage de la Bay Area, celle qui mélangeait l’énergie punk à la furie du métal, au plumage du Black Album qui n’avait plus assez de records pour liquider sa guiness, la légende de Metallica valait bien une BD au format comics, sans doute.
Même si moins picturesques que les Ramones, champions hors catégorie du genre, James Hetfield et sa clique ont suffisamment amassé de gestes rock pour les voir plutôt bien compilés ici : de l’éviction de Dave Mustaine à la mort de Cliff Burton en passant par la démesure de Enter Sandman en passant par le scandale de Load, l’album qui leur coupa les cheveux en quatre, la dépression de James Hetfield, son alcoolisme terrifiant et l’humiliation Napster qui faillit les détrôner, tout y est incroyablement bien documenté avec le tour de force de réussir à brosser le portrait des Four Horsemen à la fois en tant qu’entité et individus.

Souvent inspirés de photos, les dessins sont criants de vérité dans les expressions des personnages. Il n’en demeure pas moins que cette biographie qui s’arrête à Death Magnetic (l’album est paru en 2014 aux Etats-Unis), accumule certaines fausses notes : la couverture est particulièrement atroce, et rien sans le logo du groupe ne pourrait laisser à supposer qu’il s’agisse de Metallica.

Si le dessin en noir et blanc n’a rien à se reprocher dans les détails, les vues d’ensemble de chaque page laissent à désirer avec une vue d’ensemble souvent pénible. Notons enfin que les scènes d’ouverture et de clôture lors d’un match de base-ball (!) marquent contre leur camp et sont particulièrement loupées. Tout comme certains plans de coupes partiellement ou totalement hors-sujet, au moins tout autant que la voix-off du narrateur qui passe du -On au -Je sans qu’il soit possible de l’attribuer à un personnage en particulier. En gros, c’est souvent le foutoir loin, très loin des structures carrées du groupe.

Il n’en demeure pas moins que malgré ces pains, Metallica reste riche d’anecdotes souvent passionnantes de cette formation dont on peut dire qu’elle a changé la face de la musique populaire, voire la vie de beaucoup.


Et rien d’autre ne compte.