Mes albums coups de cœurs de 2023
THE DAMNED
« DARKADELIC »
(earMUSIC)
Nos chers damnés anglais sont de nouveau bien en place avec ce douzième disque studio ! Captain Sensible en béret rouge, reste un guitariste incisif, et Dave Vanian : un chanteur émérite style dégaine à la Dracula*, en costard au chapeau noir. Ils ont tenu le choc depuis leur début (1976). C’est Paul Gray qui les a rejoint, il est un de leur bassiste depuis 1980; il officiait avec « Eddie and the Hot Rods », un superbe groupe anglais également. Le groupe est renforcé par William Granville-Taylor (batteur), et Monty Oxymoron aux claviers (depuis 2001). Ce nouvel opus « DARKADELIC » est classe, dans les compositions, qui sont un rock punk élaboré, saupoudré de son délirant gothique, et des zestes de psychédélisme. Je confirme que l’énergie est présente par des mélodies uniques et entraînantes « Bad Weather Girl », « Wake The Dead », « Girl I’ll Stop At Nothing », « Leader Of the Gang »… Ils ont encore du bagout ces grands canaillous. Ils gardent cette orientation de grande déconnade sur leurs clips, ce sont des moqueries à gogo en visionnant la chanson « Beware The Clown » qui est devenue un hit culte (satire du pouvoir en Angleterre), votez Sensible : un super candidat au nez rouge portant des chaussures de clown ! Voir aussi, pour la promotion de l’album: le mini film « You’re Gonna Realise », c’est époustouflant techniquement. Ou, « The Invisible Man », c’est un conte fantastique et mystérieux… La retraite n’est pas d’actualité pour Captain Sensible qui demeure un guitariste rock carré, ni pour Dave Vanian, il excelle avec sa forte voix. Cet album est vif, guilleret, et de bonne consistance ! Il est en écoute fréquente sur ma platine disque. Un must !
(* NB : voir cette magistrale soirée du concert du 28 octobre 2022 à Londres, The Damned : « A Night Of A Thousand Vampires » !)
https://www.officialdamned.com
THE CHURCH
« The Hypnogogue »
(Communicating Vessels)
Début 80’s, je bade en ville, et je me retrouve devant un bac à soldes. Des livres et des disques 33 tours, des K7 sont entassées. Mon regard est attiré par une pochette : « THE CHURCH » (1er album 1981 : « Of Skins and Heart »)… Une révélation pour mes oreilles via ce groupe Australien. Je me suis plongé (pas dans le bac) au cœur de cette église musicale, vocale et picturale (voir les sublimes pochettes). La voix de Steve Kilbey et sa guitare, entourés des musiciens perpétuent ces sons d’un rock aérien, folk, rock psychédélique, mais également bien rythmé. Steve mène bien les cérémonies depuis le temps, un perpétuel rite musical… (Le groupe avait été basiquement classé « new wave »). Leur originalité est bien riche, elle part d’un rock planant, à des atmosphères entêtantes, riches en mélodies, et des titres ont un son plus rock sur certaines compositions (enrobées de ces lumineuses guitares !). Oui, ils ne m’ont jamais déçu sur la longueur. Exemple : « C’est La Vie » comme énonce la chanson. C’est leurs vies malgré les changements en musiciens. Ils se sont transmis ce savoir faire (par hypnose ?)… Plongez dans cet étrange clip « No Other You », encore plus envoûtant « The Hypnogogue »… Au final ce « Second Bridge » un amour, une nouvelle chance…
Les concerts en ligne de The Church (ils jouent souvent aux USA) , peuvent (j’espère !) vous convertir en découvrant ce nouveau disque. « The Hypnogogue » vous fera voyager vers ces longues lointaines étendues : un nettoyage bienvenu de l’esprit et du corps. Un nouveau grand émerveillement avec THE CHURCH !
https://www.shadowcabi.net/albums/parallel-universe.html
THE NICK MOSS BAND
featuring Dennis Gruentig
« Get your Back Into It »
(Alligator Records)
Du blues de Chicago, qui suinte le boogie, et le rock’n’roll. C’est le 6ème album de compositions, elles sonnent, déjà, comme des standards. C’est un beau tour d’horizon de ces musiques racines qui est proposé. Écoute ça de bon matin : tu es rapidement serein ! Le chanteur guitariste, c’est Nick Moss au meilleur de sa forme. Il est entouré de Dennis Gruenling à l’harmonica, Rodrigo Mantovani à la basse (et contre basse), Taylor Streiff aux claviers, et Pierce Downer à la batterie. Nick Moss propose ces 14 titres qu’il qualifie lui-même de « blues de cols bleus ». Il précise : « Nous ne réinventons pas la roue mais nous aimons repousser nos limites et sortir de la zone de confort. Je crois que nous avons réussi ». Notons que Gordon Beadle est invité au saxophone et Brother John Kattke à l’orgue. C’est une belle réussite ce disque qui appelle à la danse, à la fête, à l’euphorie, à ces musiques éternelles, que j‘aime par dessus tout !
DEADJAZZ
(CDZ Music)
Qui a osé reprendre le fameux groupe américain Grateful Dead avec des instrumentaux en version jazz moderne, électro, et agrémentés de sonorités psychédéliques, et tutti quanti ?! A noter que le tout est sans guitares (cf : celles initialement du GD étaient jouées par Jerry Garcia et Bob Weir). Un sacrilège ? Non, au contraire, c’est bien une expérience magnifique qui est proposée par les frères Belmondo ! La formation est composée de Stéphane trompette, bugle (cuivre « space »), Lionel : saxophone et soprano, flutes (alto, ténor, soprano), entourés de Thomas Bramerie : contrebasse, Eric Legnini : piano Fender Rhodes, novation bass station (synthétiseur analogique); Laurent Fickelson : orgue Farfisa, Dré Pallmaerts : batterie, tambourin. Ces titres choisis voguent dans la magie musicale du Grateful Dead. Ils sont illuminés par des riches adaptations, audacieuses et réussies du combo DEADJAZZ.
De « Blues for Allah » à « Dark Star » (un des titres le plus difficile du GD à réadapter) par exemple, nous sommes conquis. Le « mort reconnaissant » reconnaîtra forcement les siens ! Chapeau pour ce grand trip cool jazzyfiant ! A quand une suite discographique svp. Et nous attendons également une belle tournée !
Contact du groupe : Ronan PALUD : 06 87 81 61 99
ELOY
Echoes from the past
(Drakkar Entertainment)
Elle est étonnante et captivante, cette trilogie discographique d’Eloy, sur la vie mythique et mystique de Jeanne D’Arc (cf les albums « The Vision, The Sword and the Pyre (Part 1) » 2017 et « The Vision, The Sword and the Pyre (Part 2) » 2019). Cette dernière œuvre conceptuelle est toujours symphonique, c’est un rock progressiste qu’Eloy pratique aisément. Frank Bornemann, chanteur, guitariste, est le créateur de ce groupe Allemand, inspiré par le livre de science fiction de H.G. Wells :« The Time Machine An Invention». Frank est celui qui a maintenu dans les étoiles ce nom du groupe, souvent renouvelé par le biais de divers musiciens. La machine à explorer le temps arrive de nouveau à nous séduire les oreilles en écoutant ces longues plages musicales. Je pense que ce groupe était du niveau par exemple de Pink Floyd, Genesis (de Peter Gabriel), ou Camel. Là, Eloy nous offre cette grande et unique symphonie rock, en 2023 : le rock prog’ résiste bien (par son public très fidèle) ! Et merci à Herbert George Wells, d’avoir été cette source d’inspiration si fantastique.
Jack LALLI