Au lendemain de la release party de leur album « Hey You », sur la scène des Etoiles à Paris, les trois copains me racontent leur parcours, entre souvenirs d’enfance et premières chansons écrites ensemble. Mazingo c’est une histoire d’amitié, de rencontres artistiques et humaines et de grands sourires qui se propagent via leur musique, entre folk, rock et blues, sur les visages de ceux qui les écoutent.
Best : Vous vous souvenez de votre première claque rock ? LE morceau qui a été une révélation ?
Andrew (voix/contrebasse/guitare): L’album de Jimmy Hendrix sur les premiers lecteurs mp3, le morceau If Six Was Nine… c’était la première fois que j’entendais de la musique avec des écouteurs. J’ai eu l’impression que le son me transperçait le cerveau et je me suis dit que c’était incroyable de faire de la musique comme ça… je faisais de la basse à l’époque mais c’est ça qui m’a vraiment donné envie de faire de la musique plus tard.
Alexis (guitare/harmonica/voix) : À 11 ans j’avais un radio-cassette et chaque soir avant de m’endormir je mettais ma cassette de The Cure dedans en la rembobinant pour qu’elle soit pile sur le morceau 10 :15 Saturday Night que j’écoutais chaque matin en me réveillant. C’était ce qui me donnait la pêche pour me lever.
Félix (batterie/back vocals)) : Un jour mon père m’offre un lecteur CD sur lequel il avait mis les quatre premiers albums de Led Zeppelin et un album de the Who en me disant « écoute ça, c’est de la bonne musique ». Et ça a été une vraie claque d’écouter ça et de comprendre que de nombreux morceaux que j’avais entendu jusque-là de groupes plus contemporains étaient ultra-influencés par ce son des 70’s.
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Quel est le premier concert auquel vous vous souvenez d’avoir assisté ?
Andrew : Les Red Hot au Stade de France, tournée By The Way avec Flea qui a été une vraie inspiration pour moi.
Felix : Moi aussi c’était les Red Hot mais je faisais 1m10 et je voyais pas grand-chose. La vraie claque ça a été Muse un peu après ça.
Alexis : Moi c’était les Rita Mitsouko au Grand Rex à 10 ans. C’est un super souvenir.
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Qui a été une référence en matière de performance scénique ?
Alexis : Louise Attaque à la Cigale, une énergie de dingue qu’ils envoyaient. C’était très impressionnant !
Andrew : Je n’ai pas eu la chance de le voir en live pour de vrai mais Tom Waits en vidéo c’était très humain il parlait au public comme s’il était dans son salon avec des potes, très intime et très proche. J’aime faire ça sur scène, parler aux gens, raconter des histoires pour transmettre ou inspirer, faire passer un message ou une énergie.
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Depuis combien de temps tournez-vous ensemble ?
Andrew : Ça fait 4 ans environ qu’on tourne avec Mazingo. On a fait beaucoup de concerts, des salles, des festivals, de la rue même entre deux scènes, quand on est sur la route et qu’on se dit pourquoi pas… c’est ce qui nous permet de savoir faire face à toutes sortes de situations et de se dire que l’important ce n’est pas de faire le set parfait techniquement mais de vivre le moment et de donner le meilleur de nous-même pour faire passer une émotion et dire des choses à ceux qui nous écoutent. Transmettre un peu de bonheur, une énergie…
Vous vous connaissez depuis longtemps ?
Alexis : Avec Felix on se connait depuis la maternelle ! On était dans la même école jusqu’à 10 ans et souvent dans les mêmes classes. Vers 14-15 ans on a fait un premier groupe ensemble.
Felix : Moi j’ai rencontré Andrew ado au lycée quand Alexis est parti habiter à Grenoble avec sa famille et on s’est retrouvé tous les trois dans la même école de musique après le lycée. On avait des groupes de potes communs et à une soirée chez moi Andrew et Alexis se sont dits tiens t’as une guitare, j’ai une contrebasse jouons ensemble !
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L’univers folk rock bluesy était déjà là dès le départ ?
Alexis : Oui on a fait se rencontrer nos répertoires et nos influences musicales qui étaient assez proches et venaient beaucoup de la country et de la folk… et du blues !
Andrew : L’avantage de ces musiques c’est qu’avec très peu d’accords et une petite histoire tu peux faire et dire plein de choses…
Alexis : Et sans avoir besoin d’être branchés ou amplifiés car à nos débuts on a joué pas mal dans la rue, contrebasse, chant, guitare, ça donne un truc très spontané.
Andrew : On a trouvé un langage commun très vite à nous trois assez naturellement. La folk et le blues permettent cela dans leur simplicité à jouer autant qu’à écouter.
Alexis : Un de nos premiers concerts, on ne savait pas ce qu’on allait jouer. On arrive au Mans, après une nuit à rouler et à pas trop dormir en se demandant ce qu’on allait faire comme set… et puis on s’est retrouvés devant les micros « euh… qu’est-ce qu’on joue » ? Allez Neil Young… ok, c’était parti et tout le monde nous a suivis.
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La composition ça part de la musique ou des paroles chez vous ?
Andrew : Ça part d’abord d’une envie de jouer notre propre musique et de se trouver, de raconter nos histoires. Le premier morceau est venu comme ça, sur la route… « tiens tu veux pas qu’on écrive un truc à nous ? ok on dit quoi ? » On a échangé quelques idées, mis ça par écrit et quand on s’est arrêté de rouler on a posé quelques accords sur la guitare et ça a commencé comme ça…
Alexis : C’est souvent un jeu de ping -pong. On a quelques mots dans un carnet et ça matche avec les accords, on teste, on recommence…
Felix : Parfois on a une idée de récit, une envie de raconter un truc en particulier sans savoir comment on va le formuler mais on va jouer et trouver une mélodie qui va nous permettre d’exprimer cette idée.
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Votre album vous l’avez enregistré en condition de live, en prise directe ?
Andrew : Oui, contrairement au précédent album, tout fait en studio, enregistré et livré prêt à être mixé, on avait envie d’une énergie différente cette fois-ci, de préparer les morceaux en amont et de ne pas tout contrôler. C’est notre réal qui nous a poussé dans cette direction… On va commencer par la batterie, mais on pourrait enregistrer la basse en même temps et finalement tiens, pourquoi on ajouterait pas la guitare aussi ? ok on enregistre tout en même temps !
Alexis : Il nous a vraiment poussés à jouer et enregistrer tous ensemble. Un métronome et c’était parti. On avait deux jours et demi pour enregistrer tout l’album.
Andrew : Ça tournait à 2000 à l’heure dans nos têtes pendant ces deux jours et demi. On était dans une situation d’urgence… on commençait tôt le matin et on finissait tard dans la nuit. C’était comme à la maison, on s’endormait sur place, parfois c’était hyper tendu, mais on réussissait à aller au-delà du stress et des engueulades (pourtant rarissimes entre nous) pour enregistrer cet album.
Alexis : Heureusement Sam notre réal nous guidait, nous disant quand la prise était bonne, qu’on pouvait s’arrêter, sinon on y serait encore à jouer et rejouer.
Andrew : On avait envie de se mettre aussi en difficulté techniquement, c’était un challenge qu’on a réussi à mener à bien. Comme sur le visuel de notre pochette d’album, on est pendus par les pieds c’est aussi dans l’idée de prendre des risques pour aller là où on veut arriver.
Felix : Comme Led Zeppelin, ils enregistraient comme ça en jouant sans clic, ça donne un effet vraiment plus vivant et pas lisse musicalement, vraiment très intéressant !
Andrew : Il y a un album des White Stripes comme ça avec un son bien crado, enregistré avec un quatre pistes, c’est tellement bon à écouter !
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Alors vous êtes satisfaits du résultat final ?
Alexis : Totalement. D’autant plus que c’est un album auto-produit avec le label qu’on a créé ! Et avec notre petite équipe qui s’agrandit on arrive à faire des merveilles, on est bien entourés avec Kristell Arquetoux qui gère la tournée et Virginie Bellavoir qui s’occupe de notre promo. On est très fiers d’avoir réussi à mener ce projet à bien et maintenant que l’album est sorti on peut recommencer à profiter et à jouer de la musique sur tous les festivals de l’été et sur les routes et… juste kiffer !
Andrew : Le titre « Hey You » nous ressemble aussi et on l’a pas si mal choisi. Dans toute situation bonne ou mauvaise, il faut trouver le moyen d’ouvrir le dialogue, de se rapprocher et de créer du lien. Et « Hey You » tu peux mettre ce que tu veux derrière mais c’est une façon d’inviter à se connaître, à se parler… même quand tu n’es pas au top, faire un sourire à l’autre et demander comment ça va, ça ne coûte rien et c’est tellement communicatif !
Mazingo – « Hey You » Release Party at Les Étoiles – Paris (youtube.com)
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Ce sera le mot de la fin alors ! Gardons le sourire et continuez à propager les good vibes autour de vous, les gars, votre musique rend le public heureux et ça, ça n’a pas de prix ! Un grand merci pour cet entretien plein de souvenirs et de belles perspectives de nouveaux succès à venir !
Une interview de Caro @Zi.Only Caro pour Best Magazine.
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Hey You, le nouvel album de Mazingo est déjà disponible sur les plateformes et sur www.bacoshop.fr