PLAYBOYS 33 tours GARAGISME (sortie le 12 janvier)

Je retrouve avec plaisir nos grands frères : François ALBERTINI dit Bébert (chanteur), Frank DURBAN (bassiste chant) et Michel NÈGRE (guitare, orgue).

J’engage une discussion conviviale sur ce nouveau 33 tours « GARAGISME » (via l’excellent label DANGERHOUSE, crée par Bruno BIEDERMANN), et sur les péripéties du groupe !

– C’est une belle production que vous signez, tout en restant dans un son 65-66 !

Frank : En écoutant les titres originaux (des compilations 33 tours Pebbles), on a fait un mix en travaillant les sons d’époque, avec l’effet de la reverb (nb : qui n’est pas de l’écho). La reverb est un même son continu qui est comme un effet cathédrale.

– Vous vouliez ce son bien particulier, c’est réussi.

Frank : oui, il n’y a pas de distorsion, mais la fuzz oui. Et, tout est chanté en Français, François a bien assuré.

D’autre part, la mastérisation a été réalisée, par la personne la mieux placée pour la faire : Tim Warren créateur des compilations Back From The Grave.

LES PLAYBOYS CHICS ET CHOCS ! (De gauche à droite : Michel, Marc, François dit Bébért, Frank, Gilles)

– Il était attendu cet album !

Frank : C’est la musique que nous écoutions (et écoutons), les groupes des années 60. C’est dans notre ADN, ça se sent, d’où le nom GARAGISME ! Nous essayons de nous rapprocher, le plus possible, du son original des années 65/66. C’est différent des FUZZTONES, et de la plupart des groupes garages des années 80’s…

Bébert : C’est une bonne idée, une belle surprise pour le plaisir, comme avec notre album Girl

Michel : C’est Michel VIOTTE qui nous a donné cette idée. C’est lui qui nous avait filmé avec Peter CASE (ex NERVES, ex PLIMSOULS). Il avait organisé et enregistré le concert les PLAYBOYS au Nouveau Casino de PARIS (2018).

– Pour la chanson : le monde à l’envers, on la chantonne rapidement, c’est incroyable !

Frank : Merci Jack. Remarque que les paroles n’ont rien avoir avec le texte initial, pour le son oui ! L’enregistrement c’est Daniel APROSIO qui a géré le son analogique, et Jacques ANOUFA pour le son numérique. On a finalisé le tout sur l’ordinateur (avec Cubase). (L’assistance technique c’est Gilles EYNAUD de FAY).

Nous avons enregistré la basse batterie orgue en un jour (!). Marc avec sa guitare, il a tout fait en un après-midi. Après Bébert a posé les paroles sur les musiques. On a mesuré les temps des chansons pile-poil, à la même vitesse pour être carré par rapport aux versions originales (issues des compilations américaines principalement) .

Michel : Parfois je fais les guitares, ou l’orgue. Marc complète le tout avec sa guitare. Ça a permuté les habitudes, c’est équitable, il n’ y a pas de leader. On a fait aussi les chœurs avec Frank.

Bébert : Il me faut du prêt à porter pour les textes. Je me satisfait d’être interprète.

– Chanter en français c’est aussi la marque de fabrique des PLAYBOYS !

Bébert : Le fait de chanter en français, c’est plus difficile, la preuve on le fait encore. On est rock, comme quoi on peut faire du rock en chantant en français !

– Tu m’avais dit nul n’est prophète en son pays (Nice)…

Certes, c’est déjà bien de jouer ici. C’est la première pierre que l’on a posé… D’ailleurs, notre premier (grand) concert, c’était au théâtre de Verdure de Nice, en première partie du groupe SAXON (10 mars 1981). Imagine des jeunes habillés « sixtee’s » et un public de hardos venu pour SAXON, avec une salle pleine ! Télescopage improbable, et ça s’est bien passé ! On ne s’est pas fait jeter.

– Concernant votre discographie, on a cinq 45 tours, 1 EP, 8 albums + une compilation PLAYBOYS.

Bébert : si tu rajoutes l’album des DENTIST, on est à dix 33 tours. Nous avons été traités de feignants (Best, Rock’n’Folk) ce qui est vrai ! (rires général).

– Un futur album live des PLAYBOYS est-il envisageable ?

Bébert : Oui pourquoi pas.

Les PLAYBOYS le 1 février 2020 à la salle l’Althérax NICE (photo JL)

– Vous avez joué en Allemagne, comme à Berlin, Cologne…

Frank : Oui et aussi en Italie, Suisse, Espagne. C’était pour des festivals Mods ou Garage. On est connu par un certain public spécialisé pour ces musiques dans ces pays…

Bébert : Remarque que lors du festival de cet été à LUZY (58), le « Rockabylette », un guitariste espagnol me dit qu’en Espagne, on a une certaine notoriété. Nous y avions joué dans les grandes salles et des festivals. La scène européenne garage est assez importante. Le Festival de Parme en Italie, draine 3000 à 4000 personnes. Tout comme en France, il y a un festival garage à Bourges, dans le Gers à Montesquiou (on the Rock’s), c’est le plus gros festival gratuit (on avait fait le 1er festival, il y a 15 ans)…

Pour revenir au festival de LUZY de 2023, il y avait au moins 2000 personnes. Devant nous, un large public, ça m’a montré que l’on pouvait plaire aux jeunes, aux autres, jusqu’aux retraités. On a un large auditoire. Nous avons été accueillis et entourés d’une adorable manière. Pour ce genre de festival, tu as des personnes du village mélangées au public. Si ça pouvait donner des idées à d’autres…

– Un bilan global de la scène de l’hexagone ?

Bébert : Le niveau a vachement augmenté. On dirait qu’ils sortent tous du conservatoire. Nous, nous apprenions à jouer en répétition. Les jeunes, ils sont balaises. De plus, ils ont fait des progrès sur l’accent, si elles ou ils chantent en français. Si ça tient la route, je veux bien écouter… La vague rock indépendante, c’était une scène dynamique (années 80/90)… Mais tout le monde ne peut pas jouer du garage.

Frank : Nous étions presque les seuls à avoir ce son, nous sommes restés cohérents. Et lors de la période DENTIST, on jouait déjà des titres d’Otis Redding, des chansons d‘Eric Burdon (Animals)

Bébert : Quand on a commencé, on était bourrin, on avait le son d’époque… Nous sommes les seuls à avoir maintenu la ligne fidèle et cohérente. C’est eux qui m’ont poussé à chanter (Otis Redding, Eric Burdon). Sans oublier la galaxie des chanteuses et chanteurs de rhythm and blues.

Note que s’il n’y avait pas eu les radios pirates (certaines émettaient d’Italie courant 70’s), je n’aurais pas acheté tant de 45 tours et 33 tours qui m’ont emballés. J’ai gardé mes vinyles.

– Et toi Michel, qui t’a le plus influencé ?

Mes premiers amours : c’est les Rolling Stones, Beatles, Yardbirds, les compilations Nuggets… Mon frère guitariste Pierre forcément il m’a influencé (il a été guitariste des Playboys)… (A mes débuts, j’étais bassiste en groupe). Et, j’écoute beaucoup de rhythm and blues. Pour revenir à l’album, on s’est bien éclaté. Ça a été motivant de le faire en français. C’est différent de ce que nous avions fait.

Bébert : Je suis content d’être toujours là, comme mes amis, c’est une grande famille. Nous n’avons jamais arrêté.

Frank : Si on compte bien, avec le groupe DENTIST, ça fait 47 ans que l’on est en piste !

– Pour la pochette super originale de l’album GARAGISME, c’est l’artiste Virginie BROQUET qui a dessiné le groupe !

Bébert : oui c’est top ! Nous l’avions connu quand elle faisait les chœurs avec les MOKO… (La conception de la couverture est de Marie LOUPIAC).

– Des souvenirs particuliers du groupe ?

Bébert : le festival Beatfever à Vérone.

Frank : quand nous sommes allés aux Trans Musicales (RENNES) pour y jouer (17 décembre 1982), nous nous sommes arrêtés pour faire le plein, à Béziers. Le pompiste regarde à l’intérieur de la voiture. Mais je vous connais les Playboys, j’ai le 45 tours Le Roi des Fous !

Michel : Je garde également un bon souvenir au festival rock sixtee’s : Le Beatfever à Vérone (2003)… Tout comme la première partie à Marseille de la MANO NEGRA.

Bébert : On les avait rencontré à Paris. Leur manageur nous dit, quand on descend dans le sud, on vous contacte et on vous prend en première partie (c’était à Marseille). Respect absolu pour l’organisation. Tout le monde est à ton service en coulisse…

Michel : un autre grand moment, c’est en première partie de LITTLE BOB & BLUES BASTARDS, au Rock’&’Cars, à Lavaur (samedi 9 juin 2018). Ce fut très agréable de le retrouver. Sinon, ce festival est également un grand rassemblement de voitures de collection américaines, des Kustoms, des Hot Rods et des motos.

Il s’ensuit une discussion sur le concert de LITTLE BOB STORY à la fac des lettres de Nice… On cite le regretté Marc ZERMATTI, le festival de Mont-de-Marsan… La scène rock française, BIJOU...

Bébert : question chaleur humaine, c’est avec YOURI LENQUETTE ! On le remercie pour tout, et forcement pour ses photos. Nous sommes devenus amis. Sans lui la face du Rock à Nice aurait été certainement différente. Il savait saisir les groupes du coin, et pas que !

Merci bien pour cet entretien agréable et enrichissant !

Il n’y a pas photo, si je puis dire, les PLAYBOYS mènent encore la danse, d’ailleurs avec ce nouveau disque, ils appellent toujours à la fête, et à maintenir cet esprit rock français ! Nos Niçois sont prêts à propager la bonne parole en musique, comme chez vous !

Jack LALLI (NICE)

Contact, sur fb

Tél : 06 33 06 90 40 / frank.durban1@gmail.com

Les PLAYBOYS c’est : François Albertini (Chant), Frank Durban (Basse), Marc Galliani (Guitare), Michel Nègre (Guitare et orgue), Gilles Guizol (Batterie)

label : https://www.dangerhouse.fr

https://virginie-broquet.com

Discographie :

EP : Loup Garou (1982)

45 tours : Une heure que j’attends (3 titres) (1983)

Bootleg (LP, Rat Records) (1984)

Playboys (LP) (1985)

Girl (LP, Stop it baby Rec.) (1987)

Encore (LP/CD, Hit Records) (1990)

La Baie des Requins (Dig Records, CD) (1994)

Instrumental Party (3rd EP, Fascination Records) (1997)

Je revendique (EP vinyle, Fascination Records) (2004)

Abracadabrantesque (Teen Sound Records (CD 10 titres) 2008)

Avec Dentist (Mémoire Neuve (10 titres, anthologie de la formation d’origine Dentist) (2009)

Anthologie PLAYBOYS (LP/CD Sound Flat Records (16 titres) (2011)

Splash! (LP/CD Sound Flat Records (14 titres) (2012)

Le Problème (EP/33rpm, AVthesound (4 titres) (2015)

J’aime pas (EP, AVthesound (4 titres) (2019) :

La Baie des Requins (LP, Réedition Dangerhouse) (2021)

GARAGISME (LP, Dangerhouse) (2023) : (sortie le 12 janvier)