Stéphane BRUNELLO est très créatif ! Il est auteur compositeur, multi-instrumentiste. Là, c’est son quatrième album : « DRÔLE D’ÉPOQUE » (Azur Music Production), il est composé de dix titres, qui sont chantés en français. (Le disque est proposé en format 33 tours et en CD, ). Il a une très bonne qualité sonore, avec une excellente pochette cartonnée, et un agréable livret (avec les textes des chansons et des photos). Même si c’est une drôle d’époque que nous vivons, Stéphane offre de l’humanité dans ce monde trop souvent barbare. Stéphane s’est entouré d’un groupe carré : c’est un travail d’orfèvre que voilà. ! Sur scène, c’est de la générosité que donne Stéphane, et les musiciennes et musiciens embellissent le tout avec brio ! Stéphane, c’est un homme de goût et de cœur. Nous l’avons encore plus constaté lors de la soirée de lancement de l’album, (le samedi 19 octobre à la salle Stockfish, à Nice). Ce fut un concert plus que remarquable, magistral dirais-je !

Retrouvons-le pour ces échanges, afin de discuter sur ses nouvelles chansons :

– Tu es un acharné de l’écriture, comme pour la musique, on le sent plus que tout dans ce nouvel album. « De la fin au début » (1), c’est énorme ce que tu offres au public… Tu aimes plus que tout faire des concerts ?

Même si j’adore le processus d’écriture, introspectif et cérébral, jouer ses chansons en concert est peut-être le véritable but de les créer. Les faire vivre avec les musiciens, les jouer devant des gens, sentir leurs réactions, voir les visages, partager les émotions, j’ai besoin de ça, c’est l’aboutissement du travail. Mais les deux sont intimement liés.

(Le disque est dédié à Éric Bouillette* (guitariste exceptionnel / The Room, Solace Supplice, Imaginaerium et donc de Nine Skies)

Éric était un ami d’adolescence, le premier batteur avec qui j’ai joué dans un groupe qui s’appelait « Arlequin », il n’était pas guitariste dans cette formation. Nous avions gardé beaucoup d’affection l’un envers l’autre. Comment ne pas aimer Éric ? Il était la gentillesse incarnée. Il est parti pendant l’écriture de « De la fin au début », c’est fou comme le thème rentrait totalement en résonance avec son départ. Le synchronisme était même déroutant, comme un dernier clin d’œil de sa part. Il est profondément présent lorsque je la chante.

– « Drôle d’époque » (2) est un pavé dans la mare, un cri de cœur ! Entre espoir et désespoir, tu gardes l’amour, et tu le donnes de bon cœur au public… Le sens du partage est à conserver dans cette « Drôle d’époque » que tu décris !

Que nous reste-t-il à part ça ? Nous devons rester unis, puisque nous sommes tous embarqués dans cette « Drôle d’époque », autant se serrer les coudes. Je fais surtout un constat ironique sur cette folle « période Covid » où le monde a perdu les pédales et s’est arrêté. Notre époque est complètement fantastique et passionnante, tout en étant absurde et bancale.

– « Laisse aller » (3) joie et peine, l’amour en soi et pour les autres !…

Surtout pour ma fille, car cette chanson lui est destinée. Je lui dis des mots qu’elle aura le temps d’écouter et de méditer plus tard… je finis par « tout ça c’est plus qu’une chanson, c’est de l’amour ».

– « Les vagues du temps » (4) c’est d’avancer, et de garder le bon, le beau, loin du négatif… Une forme d’harmonie de la vie…

Oui, se réconcilier avec le passé, ne garder que ce qui permet d’avancer et d’avantage arriver à profiter de l’instant présent : d’être là pleinement. Je m’aperçois que lorsque je suis en action, que je fais des chansons, que je les enregistre, les joue… plus rien n’existe mis à part le moment présent. Chercher à mélanger deux parties de guitare parfaitement, jouer une ligne de basse mélodique à la McCartney, se dire allons-y carrément et faisons une batterie à la Ringo Starrje peux y passer des journées entières sans m’en apercevoir, je vis pleinement.

– Et sur « ça rime à quoi ? » (5) l’amour te tient la main, pour rester serein, même si…

Même si… rien n’est certain. Une chose qui est certaine, c’est que je suis amoureux et que j’ai eu la chance de rencontrer une femme formidable. Depuis le précèdent album, je lui écris des chansons d’amour, elle est ravie et en plus, je prends des points d’immunité. Je suis quasiment intouchable.

– « Sale temps pour le rock’n’roll » (6), et pourtant des jeunes achètent des instruments, montent des groupes, c’est la suite de nos « idoles », et des musiques qui se perpétuent, comme le rock, hard rock, blues, soul, funk, reggae, jazz…

Le sujet de la chanson est la disparition, logique, de nos idoles vieillissantes. Elles sont passées de la une des 20 heures pour remplir des stades à celles de remplir des cimetières. Je préfère en rire qu’à trop les pleurer. Et j’espère bien qu’il y a des jeunes qui s’enthousiasment pour le Rock, même si les époques changent et les centres d’intérêts aussi. C’est tellement bon que ce serait con qu’ils passent à côté de ça.

– « Idéal programmé » (7) cette chanson me fait revenir sur cette pensée : « Change le monde, change la vie, mais avant tout, change ce qu’il y a dans ta tête… » !

C’est ça, il faut arriver à se déprogrammer. On nous met des idéaux dans la tête qui ne nous veulent pas que du bien. Des besoins, des envies totalement factices qui prennent le contrôle de nos modes de vies. Et, je ne m’en exclus absolument pas. Il faut alors lutter pour s’en débarrasser. La culture est un des leviers importants pour cela. Plus on sait de choses, plus on a de capacité d’analyse, de choix pour arriver à modifier nos comportements « automatiques ».

– « Presque rien » (8) le soleil qui revient, c’est ton cœur aussi que tu offres, que nous devons offrir… Et, il faut savoir aussi cultiver son jardin

Au-delà du message de fraternité évident, je chante qu’il nous manque « presque rien » pour que les choses marchent, pour qu’on arrête de se prendre la tête, de vouloir amasser toujours plus… il est évident qu’on va dans le mur comme ça. Rien ne nous appartient, on partage le caillou pendant quelques années puis on s’en va. Alors, on ferait mieux de redescendre, de profiter du soleil tous ensemble. C’est mon côté idéaliste. 

Photo « Contre jour – Sylvano »

– « La Baie des Anges » (9) est en référence au massacre de l’attentat du 14 juillet 2016 à NICE. J’avoue que cette chanson est profondément marquante. Ce n’est pas simple d’écrire sur un tel sujet terrible…

C’est très délicat, il faut trouver la bonne distance. J’avoue que j’ai laissé faire, ce n’était pas du tout prémédité, le texte est venu comme ça, il s’est imposé presque tout seul. Au lieu de parler du massacre, je parle de la baie des anges, comme si c’était un être à part entière qu’on a agressé, insulté, dévasté. Cet épisode tragique est à jamais gravé dans nos mémoires.

– « De la fin au début » (10) on y revient… Par ailleurs, tu, vous êtes prêts à rencontrer le public de PARIS, et de l’hexagone dès le printemps 2025…

On est prêt et très impatient. C’est aussi beaucoup de boulot pour Azur Music ma production. En tant qu’artiste, on a envie de partir demain pour tourner et jouer partout, mais embarquer huit personnes sur la route est toute une organisation et une aventure. Donc patience. Cela nous donne du temps pour continuer de travailler.

Paris ou ailleurs, ce qu’on veut, c’est jouer et rencontrer des gens, c’est dans notre ADN !

Quelles sont tes influences et  qu’écoutes-tu comme groupes?

L’important c’est les bonnes chansons, comme celles de Christophe, Bashung, L’affaire Louis Trio, Les innocents, Téléphone, Queen, Bowie, Les Beatles, AC/DC, Turin Brakes…

Photo live de JL

– Tu as fait des superbes premières parties cet été, avant CharlElie Couture, ou Cali et Richard Kolinka… Quelques souvenirs et anecdotes à nous énoncer…

Ce sont deux supers souvenirs, c’est certain. Mais j’avoue que rencontrer le batteur d’un des groupes (Téléphone) qui m’a donné envie d’acheter une guitare, et qui a changé ma vie c’était émouvant.

Pour l’anecdote, pendant le set de Cali et Kolinka, j’étais en train de ranger mon pédalier guitare en coulisse, Cali sort de scène, m’accoste et me dit « C’était vraiment super votre passage, j’ai adoré, bien mieux que nous ». J’ai explosé de rire.

Ensuite, ça a duré jusqu’à 3h du mat dans les loges, un mec super, qui ne veut surtout pas aller dormir.

– Pour « Cyrano de BERGERAC » LE SPECTACLE MUSICAL (avec Joséphine Cosoleto « Baby J »), vous avez une tournée à venir…

Le spectacle va évoluer avec l’ajout d’une dizaine de danseurs et des changements dans la mise en scène, les décors, les chansons et la récitante. Nous commençons les répétitions, en vues des premières représentations début janvier, notamment le dimanche 12 janvier au palais des festivals de Cannes, et une tournée pour 2025/2026, le tout orchestré par Directo Productions.

– As-tu d’autres projets et envies ?

Mon envie principale est de jouer et faire vivre cet album. J’ai déjà des clips en préparation, des nouvelles chansons pour le prochain disque et aussi des surprises dans la tête, des choses qui changeront de ce que je fais d’habitude.

– Les mots de la fin Stéphane pour les lectrices et lecteurs de BEST

Best faisait partie avec Rock & Folk de mes lectures mensuelles lorsque j’étais jeune, je suis donc super fier d’y figurer. Merci à tous de me lire, suivez-moi sur les réseaux : on a besoin de vous et à bientôt sur les routes !

Merci Jacques.

Jack LALLI (NICE)

Les musiciens  du groupe :

Cherifa Chabane : chœurs, Aurelie Forestier : Guitare, Matthieu Saqué : Guitare, Frédéric Colombani : basse

Jean-Luc Veran : batterie, Jean-Vincent Lenzillotti : Trompette, Sébastien James : sax.

Album « Drôle d’époque » (en 33 tours et CD)

Contacts :

Azur Music Prod : contact@azur-music-production.com

Chargée de production : cherifa@azur-music-production.com

http://stephanebrunello.com/

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