ASTONVILLA

SUPERSPECTIVES

(DELCO music)

Du rock français de bonne facture, et qui a su résister au temps ! Dix ans d’attente discographique, cet opus est un bel ouvrage. « Superspectives » ouvre les possibilités offertes par la vie ! « Splendore evolution » en est la continuité… « Harem Japonais » sur un texte parlé, un poème décalé profondément humain, avec des cartes postales à vendre… Musicalement de l’électro percutant du rock, c’est un bel uppercut rythmé ! Avec « Les gamins » : l’imaginaire de l’enfance est à conserver, et l’enrichissement de l’esprit est une belle chose, comme le rire ! Une bonne musique enrobe les paroles… « Beat generation » : on est loin de l’écrivain Jack Kerouac, pour prendre la route, quoique ce soit dans ta tête, il faut la recréer cette voie. L’amour sauve la donne, alors, donnez-vous du Love pour le plaisir de repartir ! OK. Rapide l’urgence des mots sur « Inspirer expirer », de la musique frénétique comme la vie ! Pour la retrouver, cette femme : un clip flash « Julia », l’amour s’accroche à ton bras pour partir loin d’ici ! « Fallait-il » : est-ce un amour envolé ou en instance de retour ? Balade en souffrance, errance distance, pour des retrouvailles sûrement… Dans « Saison 2 » un tourbillon de la vie, et plein de belles choses, il faut les garder, et chassez le négatif ! « On the way » encore le choix, partir loin… Arrive le terminus : « Try not to think so much », chanson entrainante, c’est de haut niveau ! Ce disque est déroutant, plongez-y avec entrain, ce sont des superspectives proposées par le groupe ASTONVILLA ! Bravo !

(Notons : cette magnifique pochette est de Yann Orhan, il a œuvré également pour Hubert-Félix Thiéfaine, Renaud, Françoise Hardy, Arthur H, M, Thomas DutronC, etc.)

https://www.astonvilla.org

ROYAL CASINO

CHORUS SANG

Ce groupe rock de Rouen est en activité depuis 2018. C’est leur premier album « Chorus Sang ». Il y a des belles mélodies, la musique tangue avec des chansons en anglais sur un son moderne et élaborée, et un rock progressif (pas ennuyeux). Les huit chansons sont accrocheuses, elles développent des climats variables, entre des douceurs mélodiques et des violences sonores. Concernant leurs influences et leurs coups de cœur, je retiens : les Beatles, Al Stewart, Radiohead, MGMT / Siberian Breaks, The Smith… Cet album doit être écouté plusieurs fois, pour bien s’imprégner de ce large théâtre musical, il mérite le détour.À noter que le concepteur du visuel de la pochette, c’est Akira Inumaru (peintre japonais résidant à Rouen). Royal Casino offre un bel envol coloré !

https://royalcasino.bandcamp.com/album/chorussang

SARMATES

(Prod. Laurent Broda / Sayan Altaï Association)

La scène française rock est diverse et originale par sa diversité, tout autant avec les groupes de métal. SARMATES est une superbe fusion de metal ethnique, une rencontre de musique rock, tribale et orientale, avec des vocaux profonds et puissants (en anglais, et avec des langues slaves, turques et perses). Ces voix diphoniques gutturales typiques sont issues des musiques des steppes (Mongolie, Kazakhstan et Sibérie). Je remarque l’utilisation d’instruments d’Asie Centrale : la guimbarde, le saz (luth turc). Le nom de la formation est basé sur le nom d’un ancien peuple nomade ayant vécu au nord de la mer Noire et du Caucase… L’album commence avec le titre « Zatmenia Gorad », il annonce ces énergiques mélodies, et te prennent les tripes. Et « Strelka », a une musique en incroyable cavalcade. On n’en sort pas indemne ! Une chanson plus calme : « Sherazadjaman », une introduction folk vite renforcée par leur musique lourde de décibels. Cette voix, ces voix embellissent le tout, ce sont des belles mélodies entrainantes. « Legion » c’est une danse frénétique, au plus profond des entrailles, ça bataille avec les rythmes. « Wherever you are » : chanson gorgée de finesse et des pulsations accrocheuses, un hymne qui t’emporte loin avec une belle musique. Avec « Fallen Angels » ça repart à fond les ballons, entrecoupé de rapide séquence musicale et vocale. Une énergie incroyable. « Sunday Dress » a des intenses envolées sur des riffs rapides, enrichis par ces voix te retournant la tête. Et « Kotüyüm » c’est folk rock, avec les instruments traditionnels, et la musique électrique mêlée. Est-ce un slow ? Un hymne entrainant « Plague », c’est chouette. Terminons sur : « Another Way », autre titre hachoir, du métal ethnique de bon aloi ! J’imagine en concert l’effet sur le public lors de telles chansons, la transe est de mise. C’est un album époustouflant par sa richesse musicale, vocale, et merci pour ce grand périple offert avec brio par SARMATES !

www.sarmates-music.com

https://www.facebook.com/sarmates

SUNSHADE

Melancolia Felice

Quatrième album rafraichissant de nos jeunes parisiens (produit et composé par Jean-Christophe Valleran). Délicatesse musicale, enrobée d’un beau voyage des mots (pas que de la mélancolie, textes en français et en italien d’Emmanuelle Valleran). « La Marcia del Tempo » ballade nonchalante en pop synthétique sympathique. Camille Bonfils chante, et conte cette belle ritournelle (obsédante pour le cerveau) : « Là-bas » via l’Italie, c’est un très bon choix pour redémarrer une vie, pour une autre histoire (sûrement meilleure) ! « Plaisir soleil terre », loin de la grisaille du ciel et des cœurs brisés… « Grazie merci » : magique cantique hypnotique; « Devant la mer » c’est toujours le rêve, une belle composition accompagnée du violon sublime de Guillaume Robert. « Room Service » pourquoi pas ! Bonne idée une « Melanconia Felice », mais avec parcimonie, grazie mille, regardons devant ! … Justement, après une longue nuit, et marchant seul sous la lune… L’arrivée est « Dans la nuit », on pose ses valises, enfin, et on contemple heureux ce havre de paix. En attendant, c’est une lune pensive qui offre ses missives de sagesse et d’amour, avec Sunshade !

NB 1 : les clips sont exquis.

NB 2 : voir le premier livre musical de SUNSHADE : Melanconia Felice d’Emmanuelle Valleran (Éditeur : LA MARTIENNERIE)

JERRY CORNELIUS

The Dissapearance Of Miss Fraser

Un groupe rock de Nice, apparu à l’automne 1988. Après plusieurs K7 et enregistrements, et des remarquables concerts, c’est la séparation au milieu des années 90′ … Mais le flambeau musical est repris depuis quatre ans, sous la mouture d’un duo : Jean-Jacques (textes, chant et multi- instrumentiste) avec Cécile (divers instruments, et elle est à la production). Un premier témoignage CD : « Hawking for Ages » (2021). On retrouve des compositions en anglais, et elles vous rappellent des mélodies dans la lignée de Caravan, Robert Wyatt, Eno… The Church.

Pour l’album « The Dissapearance Of Miss Fraser » on navigue sur des musiques élaborées, sensibilités sonores d’un rock progressiste, saupoudrées des réminiscences de l’école musicale de Canterbury. La voix cool de Jean-Jacques se prête bien à ses compositions. Un bel ouvrage, en entendant le prochain opus !

jerrycornelius.bandcamp.com

https://jerrycornelius.bandcamp.com/album/the-disappearance-of-miss-fraser-2

LABEL BYG RECORDS : une renaissance inespérée !

Ce label atypique a repris du service depuis deux ans, et ce grâce à Jean-Luc Young ! Initialement, c’est en 1967, que Fernand Boruso, Jean Karakos (Jean Georgakarakos), Jean-Luc Young fondent BYG Records. Ils se rapprochent du magazine ACTUEL. Ils collaborent ensemble, afin de proposer un catalogue discographique : entre du jazz d’avant-garde, du free jazz, du rock prog’, du rock psychédélique, des musiques électroniques, à du rock blues. Ces albums sont enregistrés de 1969 à 1973. Fin de ce beau chapitre, le label s’arrête en 1975.

Renaissance en 2022 ! Pour notre bonheur, ces albums ont été remastérisés par Nick Robbins, à partir des bandes originales. Des belles éditions en 33 tours (180 gr), et en CD (en édition deluxe !) sont proposées.

Parmi la cinquantaine de ces rééditions, on retrouve avec plaisir :

ALICE un pur délice !

Alice a été un super groupe de rock français (1969-1973). Dans l’effervescence de cette scène hexagonale, nous avions Ange, Martin Circus Triangle, Magma, Variations… Il n’en demeure pas moins, que c’est une formation qui avait aussi beaucoup d’originalité. Leur nom vient de l’univers fantasque de l’écrivain Lewis Carroll. Des chansons gorgées de poésie, des remarquables textes en français, embellis par une musique aux accents rock anglais (Moody Blues, Pretty Things, Jethro Tull…).

La formation est constituée d’Alain Suzan (claviers, basse, voix), Alain « Doudou » Weiss (batterie, voix), Jean-Pierre Auffredo (cuivres, violon, guitare, claviers, voix), Bruno Besse (guitare, vibraphone, voix), Sylvain Duplant (basse et guitare, voix).

Nous nous trouvons dans un ailleurs grandiose. À noter que ce disque a six titres bonus, venant de leurs trois 45 tours. L’approche est plus électrique. « De l’autre côté du miroir », « Le nouveau Monde »… franchissez le pas, pour vous évader. Ce premier album (de 1970) est une perle musicale de cette période, teintée de psychédélisme… Une carrière courte, mais dense. Les divers musiciens d’Alice poursuivront des carrières solos…

GONG

CAMEMBERT ELECTRIQUE

Après un passage avec Soft Machine, Daevid s’installe en France… Après ses deux albums : « Magick Brother » et « Banana Moon », il enregistre au mythique château d’Hérouville (1971). Ce nouveau trip psychédélique et jazz marquera à jamais l’histoire musicale de Gong ! Autour de Daevid Allen (chant, guitare, basse), il est entouré du fidèle Didier Malherbe au saxophone et flûte, Christian Trisch (bassiste), le batteur émérite Pip Pyle, de la marque musicale de l’école de Canterbury, Gilly Smyth (voix de l’espace), l’excellent Eddy Louiss (aux claviers). Début 70′, l’épopée cosmique de ce groupe atypique décolle fort. Le mensuel BEST (1971) affirmait : « Nous avons peut-être la chance d’avoir résidant en France, un des meilleurs groupes du monde».

Le « You can’t kill me » est un titre important, que les musiciens joueront toujours en concert. Une des marques de fabrique, c’est un swing en transe via des étoiles jazz-rock… « O Mother ». Un morceau lumineux vaporeux : « I am your fantasy », bel envol de Gilly Smyth. Elle aussi est une forte personnalité de la communauté. Punk free rock jazz sur « Dynamite : I am your animal » ! Les riffs de la guitare de Daevid virevolte, et te hache menu ton cerveau… Tu veux un camembert ? Oui surtout celui-là électrique à souhait. Une autre « planerie », finesse musicale dans « Fohat digs holes in space », pour repartir en rythme rock psychédélique ! Une intro vraiment rock, pour cette chanson « Tried so hard », bien dansante pour vous magic brother and sister !… Poisson des tropiques et un alunissage sur la lune ! Bon après-midi, et pour passer une bonne nuit : ça va être plus difficile, les lutines et les lutins de la planète Gong sont arrivés chez moi. Jeunes et moins jeunes : plongez dans cet univers halluciné sans hésiter : à table pour ce camembert électrique délicieux, pas que coulant !

FREEDOM

FREEDOM AT LAST

(1970)

Un ex-musicien de Procol Harum : Bobby Harrison (batteur), Rogers Saunders (guitare, claviers) et Walt Monaghan (basse, guitare, claviers), forment ce trio énergique (« power trio »). C’est leur deuxième album. Il y a de l’électricité dans l’air, du blues rock & soul, des intonations psychédéliques… Nous sommes proches du style des anglais de Cream et de Led Zeppelin… On entend des bonnes adaptations d’Howlin’ Wolf et de Willie Dixon… Autre arrangement sur « Cry baby cry », c’est une perle. Le déroulé musical est plus calme. Une des grandes chansons de l’album (qui est signée Lennon/ McCartney). Et, une solide adaptation est proposée de « Time of the Season » (de Chris White & Rod Argent). Sans oublier, leurs compositions qui sont remarquables. Même cinquante années après, Freedom est à connaître !

www.bygrecords.com

(NB : à suivre, pour d’autres chroniques d’albums, comme aussi du label BYG RECORDS)…