En mai 1982, le mythique guitariste Fast Eddie Clarke est viré de Motörhead. C’est le dénouement d’une sombre histoire de duo avec une chanteuse nommée Wendy O’Williams, qui n’est en fait que le dernier signe du fossé qui s’est formé entre le guitariste et Lemmy Kilmister. Clarke était devenu le gardien du temple de l’image du groupe et protestait. Le bassiste voulait profiter enfin de la notoriété de Motörhead. Il était le fondateur et leader du trio, il prit sa décision. Cependant, nous sommes en mai 1982, et une grosse semaine après le licenciement de Clarke, la tournée américaine devait reprendre. Il fallut trouver un homme suffisamment talentueux pour prendre le relais. Brian Robertson, ex-Thin Lizzy, traînait alors en Amérique du Nord pour l’enregistrement d’un hypothétique album solo, il fut embauché. Brillant techniquement, capable de toutes les approches hard’n’heavy, Robertson va faire des étincelles malgré son look plutôt glam-metal. Un album est enregistré, et le côté méticuleux de Robertson va venir se confronter à l’approche très brute de Kilmister et du batteur Phil Taylor. Le disque se nomme Another Perfect Day et est un chef d’œuvre oublié de Motörhead. Mêlant mélodie et brutalité, « Back At The Funny Farm », « Tales Of Glory », « Shine » ou le morceau-titre sont des merveilles. Le live inédit enregistré à Hull le 22 juin 1983 vient confirmer l’exceptionnel talent de cette courte incarnation de Motörhead qui va s’échouer aux USA quelques semaines plus tard.
Réédition de novembre 2023
Julien Deléglise