Tout d’abord est le décor. Celui de Métro Verlaine est au départ inspiré de l’atmosphère de Manchester, de ses canaux vieillots où coule une eau grisâtre, et de ses murs en brique sur lesquels les graffitis en disent plus long sur la ville et ses habitants que tous les livres d’histoire. Puis, dans cet univers à la Ken Loach sur les pas d’Éric Cantona et de Ian Curtis, viennent les acteurs, avec dans les rôles principaux Axel et Raphaëlle qui tous deux ont pris Verlaine comme patronyme, en hommage au poète, Paul, mais aussi au musicien, Tom. Pop Sauvage est le troisième album d’une discographie qui, petit à petit, installe le groupe parmi les formations les plus remarquables de la scène française, car l’une des seules – si ce n’est l’unique – à arriver à réconcilier la new wave anglaise et le mouvement proto-punk new-yorkais du CBGB à la fin des 70s. Sauvage et lumineux : voilà ce qu’est cet album qui fait la part belle à une pop réverbérée et même parfois aérienne (“Mustang”) sur laquelle les riffs de guitares viennent poser des mélodies imparables. La recette peut paraître simple mais autant faut-il la réussir. De “Pop Sauvage” à “Waterloo” en passant par le single “Birthday Party” ou le savoureux “Garden of Love” à défaut de les nommer tous, le groupe d’Évreux a réuni avec talent tous les ingrédients pour faire de Pop Sauvage un disque qui ne ressemble pas aux autres, doté d’une qualité rare et précieuse : savoir mettre de la couleur sur un monde en noir et blanc.
Sortie le 8 février, Le Cèpe Records
Xavier Martin